13 Septembre 2009
TRAITE DU MINISTERE ECCLESISASTIQUE
- Livre quatrième -
Des vertus nécessaires à l'exercice du ministère
La multitude des choses qui rentrent dans la sollicitude d’un pasteur est nécessairement très grande : les personnes et les choses, les corps et les âmes, les intérêts spirituels des fidèles et les intérêts temporels de l’Église, tout pèse à la fois sur le pasteur.
Tous les événements peuvent avoir une certaine influence sur les intérêts des âmes, et dès lors le pasteur doit nécessairement veiller un peu à tout. Tous les âges, toutes les conditions, tous les bons et tous les autres doivent être pour lui l’objet d’une sollicitude incessante.
N’y a-t-il pas là un vrai danger de se laisser absorber par les sollicitudes extérieures, les préoccupations des personnes et des choses ?
La charité que le pasteur doit à son troupeau ne sera-t-elle pas elle-même une cause, un prétexte, une occasion pour lui de se laisser absorber dans le soin des choses extérieures, de la santé, des intérêts temporels, des affaires quelconques ?
Un pasteur doit songer un peu à tout, tenir compte de tout, étendre sa charité à tout, et pourtant ce tout ne doit point l’absorber. Au-dessus de ce tout qui est le troupeau, il y a le tout qui est Dieu, et le prêtre se doit à Dieu plus qu’à tout, et ne pourra vraiment être utile à tout que s’il est tout à Dieu.
C’est en Dieu que le pasteur trouvera la lumière, la mesure, le vrai zèle, la discrétion, toutes les vertus par lesquelles il passera au milieu des sollicitudes extérieures du ministère, de manière à être utile au troupeau sans se nuire à lui-même, à se prêter aux affaires sans s’y laisser absorber, à être dévoué au prochain sans cesser d’être uni à Dieu