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Le blog de l'Abbé Benoît

Un blog qui donne de vivre joyeusement sa foi en Dieu Trinité. Faire connaître, aimer, adorer, louer Dieu en tout tant et en toute circonstance et vivre constamment dans l'action de grâce.

Trop de travail au bureau : les enfants souffrent-ils ?

Propos recueillis par Isabelle Hennebelle -  09/05/2008 17:03  - L'Expansion.com 

 Le pédiatre Aldo Naouri


Entretien avec Aldo Naouri, pédiatre pendant 40 ans, et auteur de nombreux ouvrages sur la famille dont « Eduquer ses enfants, l'urgence aujourd'hui » (Odile Jacob, 2008).

Les parents qui travaillent beaucoup causent-ils du tort à leurs enfants, de par leurs absences ?

Non, c’est une idée fausse ! En principe, cela ne devrait pas entraîner d’incidents pour l’enfant, car il n’a jamais rien connu d’autre que cet univers. Quand un bébé de trois mois va à la crèche pendant 12 heures et retrouve sa mère le soir, il la reconnaît sans aucune confusion, et poursuit son développement sans traumatisme ! Les enfants n’expriment jamais de regret sur l’absence de leurs parents, d’autant que leur nounou fait office de substitut.

Mais le problème survient dans un second temps : en raison de leurs absences liées à des agendas chargés, les parents développent une mauvaise conscience. Une fois à la maison, ils cherchent à compenser en exagérant leur sollicitude vis-à-vis de leur progéniture. Le pire est que les grands-parents en rajoutent : « oh, le pauvre petit, regarde, il est tout seul, il n’est pas bien ». L’enfant, auquel ses parents n’osent plus rien refuser, est alors livré à la violence de ses pulsions, sans qu’à aucun moment il ne rencontre d’injonctions limitantes. C’est précisément ceci qui s’avère une profonde source d’angoisse pour lui.

Désormais habitué à tout recevoir sans lever le petit doigt, l’enfant d’aujourd’hui considère que tout lui est dû. On est passé d’une société où l’on disait aux enfants « non, tu ne peux pas tout avoir » à un univers où il comprend : « j’ai droit à tout ». Cette génération, d’ailleurs, va poser des problèmes, car elle ne sait plus ce qu’est l’effort.


Quelle attitude les parents aux agendas surchargés doivent-ils alors adopter ?

Ils doivent agir comme s’ils étaient là toute la journée, même s’il leur paraît scandaleux d’avoir à sévir alors qu’ils rentrent à 22 heures. Il faut un retour à plus de limites, et plus de frustration. Il faut recréer du manque chez l’enfant. Il ne faut pas être dans la séduction, mais dans l’éducation.


Concrètement, comment agir au quotidien ?

Des choses aussi basiques que dire à son enfant : « il est 21h, va dormir », et se faire obéir, c’est déjà aujourd’hui un exploit ! Au moment du repas, je déconseille de lui proposer, comme je l’entends trop souvent « mon chéri, tu préfères du riz, des pâtes ou des pommes dauphine ? », mais plutôt de lui dire : « ce soir, je fais des pâtes ». Véritable pratique en perdition, le dîner avec tous les membres de la famille ensemble à table, est à maintenir absolument : c’est bien là que l’enfant mesure sa place par rapport aux autres. Si le parent donne un ordre, inutile de se lancer dans des explications à n’en plus finir, sauf si l’enfant le réclame. Et il faut arrêter de le gâter sans fin : plutôt que lui donner, comme je l’ai vu plus d’une fois, 20 euros d’argent de poche dès 8 ans, octroyez-lui un euro tous les quinze jours, c’est amplement suffisant. Je trouve aussi effrayant que l’enfant ait tout dès son plus jeune âge dans sa chambre : télévision, iPod, ordinateur, téléphone portable, DVD par collections entières… Tout ceci est très toxique

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