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Le blog de l'Abbé Benoît

Un blog qui donne de vivre joyeusement sa foi en Dieu Trinité. Faire connaître, aimer, adorer, louer Dieu en tout tant et en toute circonstance et vivre constamment dans l'action de grâce.

Lundi 15ème semaine ordinaire paire - 1e lecture

DU LIVRE D'ISAÏE :

Esaïe

1.11 Qu'ai-je affaire de la multitude de vos sacrifices? dit l'Éternel. Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux; Je ne prends point plaisir au sang des taureaux, des brebis et des boucs.
1.12 Quand vous venez vous présenter devant moi, Qui vous demande de souiller mes parvis?
1.13 Cessez d'apporter de vaines offrandes: J'ai en horreur l'encens, Les nouvelles lunes, les sabbats et les assemblées; Je ne puis voir le crime s'associer aux solennités
1.14 Mon âme hait vos nouvelles lunes et vos fêtes; Elles me sont à charge; Je suis las de les supporter.
1.15 Quand vous étendez vos mains, je détourne de vous mes yeux; Quand vous multipliez les prières, je n'écoute pas: Vos mains sont pleines de sang.
1.16 Lavez-vous, purifiez-vous, Otez de devant mes yeux la méchanceté de vos actions; Cessez de faire le mal.
1.17 Apprenez à faire le bien, recherchez la justice, Protégez l'opprimé; Faites droit à l'orphelin, Défendez la veuve.


POUR RUMINER LA PAROLE :

1. SITUATION.

Le 1er Prophète Isaïe, grand prophète du 8ème siècle, a exercé son ministère autour de Jérusalem, à l'époque de la très grande expansion de l'empire Assyrien, qui a entraîné la chute du Royaume de Nord et imposé une situation de vassal du Roi d'Assyrie aux Rois de Juda.

Son Livre, qui, selon une hypothèse admise par tous depuis quelques décennies mais qui se trouve désormais assez fortement contestée, se limite aux 39 premiers chapitres du Livre d'Isaïe de nos Bibles, dans lequel lui sont joints des recueils du 2ème Prophète Isaïe, du 6ème siècle (Isaïe, 40 - 55), et du 3ème Prophète Isaïe, de la première moitié du 5ème siècle (Isaïe, 56 - 66), nous propose toute une suite d'oracles. Après une collection d'oracles divers qu servent d'introduction (1, 1 - 31), nous pouvons lire une première série d'oracles sur Juda et Israël (2, 1 - 5, 30), puis toute une section concacrée aux "mémoires " du Prophète (6, 1 - 9, 6). Une deuxième série d'oracles sur Juda et Israël (9, 7 - 12, 6) précède ensuite un ensemble d'oracles contre les nations (13, 10 - 23, 18), suivis d'une Apocaypse (24, 1 - 27, 13), d'une réinterprétation d'oracles prononcés au temps du roi Ezéchias (28, 1 - 33, 24), avant que nous parvenions à la fin du recueil avec un Jugement sur Edom et quelques récits divers (34, 1 - 39, 8).

Cette répartition du Livre d'Isaïe, attribuant les 39 premiers chapitres au grand prophète du 8ème siècle, dont on estime que le génie et le rayonnement furent tels que des prophètes plus tardifs se soient inscrits dans sa succession et son école, n'empêche pas pour autant que des passages, plus ou moins importants, de ces 39 premiers chapitres soient eux-mêmes d'origine beaucoup plus tardive, et considérés ainsi par la plupart des commentateurs et exégètes.


2. MESSAGE.

Réquisitoire implacable du Seigneur, par la bouche du prophète, contre le culte du Temple de Jérusalem et toute liturgie officielle en Juda : ce culte lui répugne, il est totalement inutile et Dieu l' a en horreur.

Notons les autres expressions très fortes de ce rejet : Yahvé ne "supporte plus" cette liturgie, il la "hait", se dit "las" de la supporter, en "détourne les yeux" et ne "l'écoute plus" !

La raison en est que ces offrandes ne correspondent en rien à l'attitude du coeur des gens de ce peuple, dans la mesure où ils ont les mains pleines de sang et commettent le mal.

En conséquence, le prophète invite le peuple à la conversion, la purification de son péché, un retour au bien, au droit et à la justice, à la prise en charge des faibles et des petits.


3. DECOUVERTES.

Ce chapitre 1er du Livre d'Isaïe est quasi tout entier consacré à un tel réquisitoire (dont nous n'avons ici qu'un extrait) contre le royaume du Sud, le royaume de Juda (1, 2 - 31).

Cette proclamation de la réprobation par Dieu des sacrifices n'est pas spécifique à Isaïe (voir Amos, 4, 4 et 5, 21ss.; Osée, 6, 6; Michée, 6, 6ss.; Jérémie, 6, 20 et 7, 21; Psaume 50, 8 - 14).

Au verset 14, les solennités désignées sont la célébration des trois grandes Fêtes d'Israël, citées dans Exode, 23, 14 - 17; 34, 18. 22ss.; Lévitique 23 et Deutéronome 16.

Au verset 15, Isaïe fait allusion au fait que les gens étendent ou ouvrent leurs mains pour prier, attitude fréquente dans l'Antiquité (Exode, 9, 29 - 33; 1 Rois, 8, 54 et Psaume 44, 21).

Il semble qu'Isaïe poursuive un double but dans ce passage : d'une part, signaler à la communauté que la liturgie, si belle soit-elle, n'est pas une garantie de l'acceptation par Dieu du culte ainsi célébré, d'autre part, montrer qu'il est dangereux pour la communauté d'avoir une fausse idée de la valeur de la liturgie (en la célébrant indépendamment du comportement des croyants et de leur attitude intérieure).

Les premiers versets de notre page conduisent naturellement aux versets 15 - 17 qui la concluent : il ne peut y avoir de culte authentique rendu à Dieu tant que les attitudes requises par lui dans son Alliance avec le peuple ne sont pas honorées par une mise en pratique réelle. Ces attitudes sont brièvemnet rappelées dans ces veresets 15 - 17 comme une relecture en termes positifs des interdictions portées dans les 10 Commandements du Sinaï. Voir également Michée, 6, 8.


4. PROLONGEMENT.

En parlant du culte en esprit et en vérité dans sa rencontre avec la femme de Samarie en Jean, 4, 21 - 24, Jésus identifie l'engagement du croyant dans l'obéissance constante à la volonté de Dieu au vrai culte que Dieu attend et qu'il apprécie.

De ce point de vue, on peut dire qu'il n'y a plus de culte dans nos assemblées chrétiennes tenues en Eglise : si les croyants s'y rassemblent, en la présenve invisible de Jésus ressuscité en leur milieu (Matthieu, 18, 20), c'est pour recevoir ensemble sa Parole et s'en nourrir dans la foi , ainsi que pour recevoir dans le partage Eucharistique le OUI du Christ au Père et aux hommes, vécu par Jésus en toute son histoire humaine jusqu'en son sommet de sa mort-résurrection, et dans lequel chacun de nous doit laisser saisir son propre OUI qui s'en trouve ainsi transformé (2 Corinthiens, 1, 19 - 20). C'est donc une attitude d'accueil, dans l'action de grâces, du don de Dieu, que nous vivons alors ensemble dans nos assemblées "liturgiques".

Relire également Matthieu, 5, 23 - 24 :

.23 Si donc tu présentes ton offrande à l'autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi,
5.24 laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère; puis, viens présenter ton offrande.



Seigneur Jésus,
apprends-nous cette unité de la foi qui agit dans l'amour,
de la prière qui coîncide avec notre engagement d'obéissance à Dieu en toutes circonstances :
donne-moi ainsi de ne plus fairre qu'un avec toi,
au moment où nous je me tourne vers mes frèrees et soeurs
que tu mets ainsi sur ma route pour qu'à travers eux je te rencontre,
et que je vive de ta vie dans l'Esprit Saint,
en me tournant avec toi, et comme toi, vers Dieu qui est ton Père et notre Père. AMEN.
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