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Le blog de l'Abbé Benoît

Un blog qui donne de vivre joyeusement sa foi en Dieu Trinité. Faire connaître, aimer, adorer, louer Dieu en tout tant et en toute circonstance et vivre constamment dans l'action de grâce.

Mercredi 26ème semaine ordinaire paire - 1e lecture

DU LIVRE DE JOB

Job

9.1 Job prit la parole et dit:
9.2 Je sais bien qu'il en est ainsi; Comment l'homme serait-il juste devant Dieu?
9.3 S'il voulait contester avec lui, Sur mille choses il ne pourrait répondre à une seule.
9.4 A lui la sagesse et la toute-puissance: Qui lui résisterait impunément?
9.5 Il transporte soudain les montagnes, Il les renverse dans sa colère.
9.6 Il secoue la terre sur sa base, Et ses colonnes sont ébranlées.
9.7 Il commande au soleil, et le soleil ne paraît pas; Il met un sceau sur les étoiles.
9.8 Seul, il étend les cieux, Il marche sur les hauteurs de la mer.
9.9 Il a créé la Grande Ourse, l'Orion et les Pléiades, Et les étoiles des régions australes.
9.10 Il fait des choses grandes et insondables, Des merveilles sans nombre.
9.11 Voici, il passe près de moi, et je ne le vois pas, Il s'en va, et je ne l'aperçois pas.
9.12 S'il enlève, qui s'y opposera? Qui lui dira: Que fais-tu?
9.13 Dieu ne retire point sa colère; Sous lui s'inclinent les appuis de l'orgueil.
9.14 Et moi, comment lui répondre? Quelles paroles choisir?
9.15 Quand je serais juste, je ne répondrais pas; Je ne puis qu'implorer mon juge.
9.16 Et quand il m'exaucerait, si je l'invoque, Je ne croirais pas qu'il eût écouté ma voix,

Bible L. Segond.


POUR RUMINER LA PAROLE :

1. SITUATION.

Le Livre de Job nous offre successivement, si l'on s'en tient au contenu : un récit en prose des malheurs qui arrivent à Job (1 - 2), un débat, en forme de poème, entre Job et trois de ses amis, sur Dieu, l'homme, le mal et le malheur (3 - 31), le discours, encore en forme de poème, d'un nouvel intervenant inattendu, Elihu (32 - 37), les discours-réponses de Dieu, toujours en forme de poème (38 - 42, 6), un épilogue en prose nous décrivant la restauration de Job en tous ses biens (42, 7 - 17).

Un aspect significatif de ce Livre est justement cette utilisation d'un cadre en prose, du genre conte populaire, pour encadrer un débat poétique sur la sagesse. Cette pratique, largement employée dans le Proche-Orient ancien, permet aux auteurs de situer la discussion selon les données d'un cas concret, ainsi présenté on ne peut plus clairement.

Parmi les passages en prose, remarquons 3 introductions distinguant les 3 épisodes du conflit : - 1, 1 - 5, ouvrant le 1er (Yahvé envoie les malheurs sur Job : 1, 1 - 2, 10), - 2, 11 - 13, ouvrant le 2ème (dans le dialogue avec ses 3 amis, Job lance un défi à Dieu : 2, 11 - 31, 40), - 32, 1 - 5, ouvrant le 3ème (Job est réprimandé au nom de Dieu, d'abord indirectement par Elihu, puis directement par Yahvé lui-même : 32, 1 - 42, 17). A noter qu'au chapitre 28, un poème particulier, montrant que Dieu seul conduit à la sagesse, interrompt le dernier discours de Job.

Ce conflit entre Job et son Dieu, rapporté par le Livre, permet de mettre en parallèle différentes réponses au problème du mal. La position de Job, qui, d'un bout à l'autre du débat, affirme et maintient son innocence, progresse cependant au niveau de sa réaction, depuis son souhait initial de la mort jusqu'à son appel pressant à une confrontation de type judiciaire entre Dieu et lui, faisant intervenir un arbitre ou un rédempteur, qui ne serait autre que Dieu, rendant la justice entre lui-même et Job.

L'auteur de ce Livre veut nous faire découvrir que Dieu peut avoir d'autres motifs que simplement d'envoyer le bonheur comme récompense ou le malheur comme châtiment, selon ce que pensent les amis de Job. Si, dans ce Livre, Job a raison contre ses amis en défendant son innocence, il n'a pas pour autant raison contre Dieu, dont il ne peut rien exiger, tout en affirmant son intégrité et en s'interrogeant sur son malheur. Son innocence ne lui donne aucun droit sur Dieu et face à Dieu, qui ne saurait être considéré comme un interlocuteur sur le même plan que nous.

On pense généralement que ce Livre a été écrit après le retour de l'exil à Babylone. Cependant, certains le jugent plus ancien, et d'autres y distinguent des additions plus tardives. Si l'on n'y trouve aucune allusion d'ordre historique, signalons qu'Ezéchiel mentionne 3 figures légendaires du passé, Noé, Danel et Job (Ezéchiel, 14, 13 - 14). .



2. MESSAGE.

En dépit des vigoureuses insistances de ses trois amis qui l'invitent à reconnaître ses torts et son péché devant Dieu, et donc à se convertir, Job refuse de voir dans sa conduite ou ses comportements la cause de son malheur qui serait, de ce fait, un châtiment. Il maintient ainsi fortement son innocence.


Il sait cependant, et le proclame clairement, que l'homme ne saurait avoir raison contre Dieu, Dieu dont la magnificence de l'oeuvre créée révèle la grandeur et la puissance au-delà de tout.

Comment un innocent pourrait-il aller plaider sa cause contre Dieu qui est le seul juge du tribunal auquel Job vedut l'assigner ? Dieu pourrait-il être "Juge et partie" ?


3. DECOUVERTES.

Cette page fait partie de l'ensemble 9, 1 - 10, 22, dans lequel Job souhaite entrer en procès contre Dieu au sujet de son malheur, face auquel il se déclare toujours innocent.

Au verset 3, Job passe du langage moral au langage juridique, en faisant appel au Juge suprême, au moment où il lui intente un procès, ce qui ne peut se faire, comme Job s'en rend compte (9, 1 - 4).

En 9, 5 - 11, Job utilise une hymne traditionnelle qui lui permet de formuler une réponse surprenante à Dieu invisible et qui ne se manifeste pas. En soulignant, comme il le fait, la puissance de Dieu qui crée, organise, bouleverse dans sa colère, l'univers du ciel et de la terre, c'est-à-dire le cosmos tout entier, Job est amené à décrire comme incommensurable l'immense grandeur de Dieu, qui surpasse toute tentative de compréhension. Mais cette constatation ne lui apporte aucun réconfort.

En 9, 12 - 16, Job craint d'affronter la colère de Dieu, qui a vaincu la dragon du chaos initial. Mais il s'interroge en même temps sur la qualité réelle d'un monde dans lequel un innocent doit supplier pour obtenir miséricorde.

Job n'adhère pas à la profession de foi traditionnelle d'Exode 14, 6 - 7. Il pense donc que Dieu ne l'écoutera pas, même s'il parvient à attirer sur lui son regard.


4. PROLONGEMENT.

Notons la différence entre ce qui nous est dit ici de Job et ce qui nous est relaté de Moise et d'Elie, qui ont eu l'expérience du passage de Dieu dans leur existence, passage qui leur a valu une révélation du Seigneur (Exode, 33, 18 - 23 et 1 Rois, 19, 11 - 12).

Face à cette perspectice de notre vérité finale devant Dieu et du jugement, Jésus nous a dit : "celui qui croit échappe au jugement", nous invitant ainsi à une attitude de confiance permanente en Celui qui seul peut nous sauver (Jean, 5, 24).


Seigneur Jésus,
tu t'es décalré être pour nous "le chemin, la vérité et la vie",
et tu n'attends de nous que notre foi confiante :
que la force de ton Esprit Saint, en qui tu nous es présent depuis ta résurrection des morts,
nous fasse sans cesse progresser dans cette attitude de disciple. AMEN.
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