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Le blog de l'Abbé Benoît

Un blog qui donne de vivre joyeusement sa foi en Dieu Trinité. Faire connaître, aimer, adorer, louer Dieu en tout tant et en toute circonstance et vivre constamment dans l'action de grâce.

Samedi 16ème semaine - Lundi - Mardi 17ème semaine ordinaires - Evangile

DE L'EVANGILE DE MATTHIEU :


Mt 13:24- Il leur proposa une autre parabole : " Il en va du Royaume des Cieux comme d'un homme qui a semé du bon grain dans son champ.
Mt 13:25- Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi est venu, il a semé à son tour de l'ivraie, au beau milieu du blé, et il s'en est allé.
Mt 13:26- Quand le blé est monté en herbe, puis en épis, alors l'ivraie est apparue aussi.
Mt 13:27- S'approchant, les serviteurs du propriétaire lui dirent : "Maître, n'est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D'où vient donc qu'il s'y trouve de l'ivraie ?"
Mt 13:28- Il leur dit : "C'est quelque ennemi qui a fait cela. " Les serviteurs lui disent : "Veux-tu donc que nous allions la ramasser ?"
Mt 13:29- "Non, dit-il, vous risqueriez, en ramassant l'ivraie, d'arracher en même temps le blé.
Mt 13:30- Laissez l'un et l'autre croître ensemble jusqu'à la moisson ; et au moment de la moisson je dirai aux moissonneurs : Ramassez d'abord l'ivraie et liez-la en bottes que l'on fera brûler ; quant au blé, recueillez-le dans mon grenier. " "
Mt 13:31- Il leur proposa une autre parabole : " Le Royaume des Cieux est semblable à un grain de sénevé qu'un homme a pris et semé dans son champ.
Mt 13:32- C'est bien la plus petite de toutes les graines, mais, quand il a poussé, c'est la plus grande des plantes potagères, qui devient même un arbre, au point que les oiseaux du ciel viennent s'abriter dans ses branches. "
Mt 13:33- Il leur dit une autre parabole : " Le Royaume des Cieux est semblable à du levain qu'une femme a pris et enfoui dans trois mesures de farine, jusqu'à ce que le tout ait levé. "
Mt 13:34- Tout cela, Jésus le dit aux foules en paraboles, et il ne leur disait rien sans parabole ;
Mt 13:35- pour que s'accomplît l'oracle du prophète : J'ouvrirai la bouche pour dire des paraboles, je clamerai des choses cachées depuis la fondation du monde.
Mt 13:36- Alors, laissant les foules, il vint à la maison ; et ses disciples s'approchant lui dirent : " Explique-nous la parabole de l'ivraie dans le champ. "
Mt 13:37- En réponse il leur dit : " Celui qui sème le bon grain, c'est le Fils de l'homme ;
Mt 13:38- le champ, c'est le monde ; le bon grain, ce sont les sujets du Royaume ; l'ivraie, ce sont les sujets du Mauvais ;
Mt 13:39- l'ennemi qui la sème, c'est le Diable ; la moisson, c'est la fin du monde ; et les moissonneurs, ce sont les anges.
Mt 13:40- De même donc qu'on enlève l'ivraie et qu'on la consume au feu, de même en sera-t-il à la fin du monde :
Mt 13:41- le Fils de l'homme enverra ses anges, qui ramasseront de son Royaume tous les scandales et tous les fauteurs d'iniquité,
Mt 13:42- et les jetteront dans la fournaise ardente : là seront les pleurs et les grincements de dents.
Mt 13:43- Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le Royaume de leur Père. Entende, qui a des oreilles !


POUR RUMINER LA PAROLE :

1. SITUATION.

Cet Evangile, qui reprend beaucoup de passages de l'Evangile de Marc (qui avait été écrit vers 65), mais en y ajoutant des éléments qu'il partage en grande partie avec Luc, a été très probablement rédigé entre les années 85 et 90.

A parcourir tout ce Livre, on peut se demander s'il a été composé pour des chrétiens d'origine Juive (Judéochrétiens), ou pour des chrétiens d'origine païenne, ou encore pour les deux. Néanmoins, même s'il a été d'abord écrit pour confirmer une communauté Judéochrétienne dans sa découverte de la Bonne Nouvelle de Jésus, cet Evangile est ouvert également à la mission universelle auprès des païens, et il se termine par un envoi en mission par le Christ ressuscité, avec ces paroles : "allez, de toutes les nations, faites des disciples" (28, 18).

On peut diviser cet Evangile en 11 parties, qui se répondent en sens inverse (la 1ère correspondant à la dernière, la 2ème, à l'avant-dernière, etc...), concentrées autour de la 6ème partie, le "Discours en paraboles", qui sert en quelque sorte de "pivot". Nous obtenons ainsi le découpage suivant :

- Naissance de Jésus et commencement de sa mission (1 - 4)
- Bénédictions et Discours sur la montagne (5 - 7)
- Manifestations de l'autorité de Jésus et de ses appels (8 - 9)
- Discours sur la mission (10)
- Jésus rejeté par "cette génération" (11 - 12 )
- Discours en paraboles (13)
- Jésus reconnu par ses disciples (14 - 17)
- Discours sur la manière de vivre en communauté de croyants (18)
- De nouveau, Jésus manifeste son autorité et ses appels (19 - 22)
- Proclamation de situations malheureuses et Discours sur la venue définitive du Royaume (23 - 24)
- Passion, mort et résurrection (26 - 28)

Cette présentation fait ressortir que cet Evangile est bien rythmé par 5 grands discours de Jésus, dans lesquels l'auteur a concentré la majeure partie de son enseignement. Les 5 discours ont souvent fait penser aux 5 livres de Moïse de l'Ancien Testament. On dit volontiers que, pour Matthieu, Jésus est le "Nouveau Moïse".


Avec notre page, nous continuons l'écoute du 3ème discours de Jésus, le discours en paraboles. Suite à sa 2ème mission en Galilée, au cours de laquelle Jésus a rencontré de plus en plus d'incompréhension et de difficultés de la part de ses contemporains, qu'il identifie sous le nom de "cette génération", Jésus explique les raisons de cette contestation, et la situe dans la perspective de la réussite finale de sa mission et du plan de salut de Dieu. Et cela, en un discours, fait de 3 ensembles, ou séries, de textes (comprenant : une ou plusieurs paraboles, une explication de ce langage des paraboles, et une réinterprétation "allégorique", d'une de ces paraboles). Nous lisons ici le 2ème de ces 3 ensembles.


2. MESSAGE.

Le sens premier des 3 paraboles, de l'ivraie et du bon grain , de la graine de sénevé, et du levain dans la pâte, demeure bien le même que celui de la parabole du semeur : en dépit des difficultés, et des apparences contraires, la mission de Jésus réussira, et le plan de Dieu s'accomplira en lui. Telle est la conviction de base, et inébranlable, que Jésus veut nous partager.

A y regarder de plus près, ces 3 paraboles nous précisent ce sens global :

- dans le cas de la parabole de l'ivraie, les obstacles viennent des seules forces du mal, ou de l'Adversaire, à l'œuvre contre la mission de Jésus. Il faut cependant s'armer de patience et ne pas précipiter l'heure de la moisson avec un zèle intempestif et prématuré : la conviction de la réussite finale devient une confiance associée à la patience, et ce, d'autant plus, qu'il appartient seulement au Maître de la moisson de décider de cette moisson.

- Dans le cas des paraboles similaires de la graine de moutarde et du levain dans la pâte, acceptons des débuts humbles et quasi invisibles, mais qui sont chargés de la promesse d'une vitalité très féconde : la toute petite semence deviendra un arbre et la pâte lèvera très fort, en multipliant beaucoup de fois son volume : ici encore, confiance et patience.


3. DECOUVERTES.

Dans ce discours, Jésus utilise le genre des paraboles. Sous ce nom l'on distingue 3 types de discours : d'abord, la parabole au sens brut, comme celle du semeur, où il n'y a aucun point de comparaison, ni aucune " clé " d'interprétation, dans une " histoire " qui nous est racontée comme une énigme.

Ensuite, la parabole comme récit global, assorti d'une clé telle que : " le royaume des cieux est semblable à… ".

Enfin, l'allégorie, qui est un récit où chaque élément est interprété comme signifiant une réalité bien spécifique. Ainsi en est-il dans l'explication que Jésus donne de la parabole du semeur, où il identifie la semence comme la Parole de Dieu, et les différents types de terrains comme autant d'attitudes de ceux qui reçoivent cette Parole.

Comme lors de la parabole du semeur, et des textes qui lui sont rattachés, nous nous trouvons devant un schéma dans lequel il nous prononce d'abord une ou plusieurs paraboles (3 dans ce passage), puis parle de ce choix du langage en paraboles, qui oblige à une réflexion sérieuse, et finalement, à la demande de ses disciples, explique la parabole initiale de la série, en donnant une signification précise à tous les éléments qui la composent (allégorie).

Dans sa réponse à la question de ses disciples, Jésus donne un sens précis de comparaison allégorique aux 7 éléments de la parabole de l'ivraie et du bon grain. Il apporte toutefois une donnée nouvelle, à savoir que la moisson finale n'aura lieu qu'à la fin ultime des temps. Il ajoute ainsi une interprétation eschatologique aux 3 paraboles du début de ce texte.


4. PROLONGEMENT.

En conséquence de la parabole de l'ivraie, ne prenons pas la place du maître de la moisson, car nous n'en sommes que les ouvriers, ne jugeons pas, laissons aux petites pousses de bon grain le temps de croître, sans prendre le risque de les arracher avec l'ivraie, si nous sommes trop impatients.

Notre confiance et notre patience doivent donc demeurer constantes tout au long de notre histoire et de l'histoire de l'Eglise et du monde, et doivent animer tous nos regards sur notre vie personnelle (ne perdons pas courage, laissons-y croître les petites avancées animées par l'Esprit de Jésus), ainsi que sur la vie de nos communautés ecclésiales de tous niveaux.

Ne tirons pas de conclusion de ce qui nous paraît aller moins bien que dans le passé. Encourageons tous les signes qui vont dans le bon sens, et réorientons dans ce bon sens de la miséricorde, de l'espérance du salut, toutes les démarches quelque peu positives dans l'attitude constatée chez nos frères et sœurs (au delà de ce que nous les voyons vivre dans leur vie courante) :

1Co 3:6- Moi, j'ai planté, Apollos a arrosé ; mais c'est Dieu qui donnait la croissance.
1Co 3:7- Ainsi donc, ni celui qui plante n'est quelque chose, ni celui qui arrose, mais celui qui donne la croissance : Dieu.
1Co 3:8- Celui qui plante et celui qui arrose ne font qu'un, mais chacun recevra son propre salaire selon son propre labeur.
1Co 3:9- Car nous sommes les coopérateurs de Dieu ; vous êtes le champ de Dieu, l'édifice de Dieu.



Seigneur Jésus,
tu as montré une patience infinie dans l'initiation de tes disciples à cet accomplissement du salut de Dieu
que tu venais réaliser, non seulement à travers tes paroles faisant autorité et tes signes de miséricorde,
mais dans ta mort de "Serviteur livré", ne reculant pas d'un pas dans ta mission de révélation
de la Vérité et de l'Amour de Dieu, dépassant tous les conformismes de la Loi :
donne-moi cette confiance dans ton action en ma vie, et la vie de tous mes frères et soeurs,
donne-moi de ne jamais juger les autres, quels que soient leurs comportements,
mais de toujours les encourager avec patience, en tout ce qu'ils manifestent de positif à ton Evangile,
même si leurs attitudes parfois me déconcertent et me surprennent. AMEN.
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