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Le blog de l'Abbé Benoît

Un blog qui donne de vivre joyeusement sa foi en Dieu Trinité. Faire connaître, aimer, adorer, louer Dieu en tout tant et en toute circonstance et vivre constamment dans l'action de grâce.

III. 1 - Le sens du péché

LA SPIRITUALITE PASTORALE DU CURE D'ARS

Par Mgr Ancel, évêque auxiliaire de Lyon, supérieur du Prado. 
- Ars, 24 septembre 1959 -

[dans le cadre des Journées Sacerdotales du Centenaire


III -
LE PECHE ET LA LUTTE CONTRE LE PECHE.

La spiritualité pastorale du Curé d’Ars est donc essentiellement une spiritualité d’amour, mais précisément parce qu’elle est une spiritualité d’amour, elle est marquée par la connaissance du péché et par la lutte contre le péché.

 

1 - Le sens du péché

Le Curé d’Ars a parlé plus d’une fois du mal que le péché fait à l’homme qui le commet et du châtiment que l’homme mérite par son péché. Il a des comparaisons très dures pour faire comprendre dans quel état se trouve l’âme qui a péché. « Si nous avions la foi et que nous vissions une âme en état de péché mortel, nous mourrions de frayeur. L’âme en état de grâce est comme une blanche colombe. En état de péché mortel, ce n’est plus qu’un cadavre infect, une charogne » (Nodet, 144). Il dit que par le péché notre âme s’enfonce dans la boue, elle y croupit (Nodet, 145). Il parle des pécheurs qui, par leurs péchés, entassentdes fagots de bois pour être brûlés (Nodet, 145). Mais ce n’est pas l’essentiel.

Il parle aussi de l’offense faite à Dieu par le péché, et il disait : « Il n’y a que Dieu pour savoir ce qu’est le péché. Les saints comprenaient la grandeur de l’outrage que le péché fait à Dieu » (Nodet, 142). Mais ce n’est pas à ce point de vue qu’il se place ordinairement.

Tout dominé par la pensée de l’amour que Dieu a pour nous, il voit surtout dans le péché une ingratitude : « Je ne comprends pas qu’on puisse offenser Dieu, Il est si bon ! » « Que c’est dommage !!! Encore si le Bon Dieu n’était pas si bon, mais il est si bon. Faut-il que l’homme soit barbare pour un si bon Père ! » (Nodet, 143). Il ajoutait tristement : « Les animaux n’oublient pas le bien qu’on leur fait, et les chrétiens oublient la bonté d’un Dieu qui les a aimés » (Nodet, 143). Mais ce qui est le plus effrayant pour lui, c’est qu’on accepte de rester dans le péché : « Je sais que nous sommes faibles, que nous pouvons tomber dans le péché. Cependant c’est notre faute, parce que le Bon Dieu ne nous refuse pas sa grâce. Mais rester dans le péché après l’avoir commis, ayant tous les moyens de s’en sortir, rester dans la haine de Dieu est une chose que je n’ai jamais pu comprendre » (Nodet, 142). On a l’impression qu’il n’en peut plus devant un tel spectacle : « Quand on pense à l’ingratitude de l’homme envers Dieu, on est tenté de s’en aller de l’autre côté des mers, pour ne pas la voir. C’est effrayant ! Encore si le Bon Dieu n’était pas si bon ! mais Il est si bon ! » (Nodet, 142).

Par le fait même qu’il se place au point de vue de l’amour, il est très sévère au sujet de la tiédeur et du

péché véniel. On connaît sa boutade à propos d’un billet de banque qu’il avait brûlé par mégarde : « Je viens de faire des cendres bien cher. J’ai brûlé un billet de banque de cinq cents francs. Oh ! il y a moins de mal que si j’avais commis un péché véniel » (Nodet, 117), mais il y a des réflexions spontanées qui sont significatives. Ajoutons quelques textes qui manifestent ce qu ‘il éprouvait par rapport à la tiédeur des chrétiens pratiquants : « Rien de si ordinaire parmi les chrétiens que de dire : « Mon Dieu, je vous aime, et rien de plus rare peut-être que l’amour de Dieu » (Nodet, 165). « Vous dîtes que vous aimez Dieu ? Dîtes plutôt que vous vous aimez vous-mêmes ! » (Nodet, 165). « Oh ! Que nous serions malheureux si le Bon Dieu ne nous aimait que comme nous l’aimons ! » (Nodet, 166). Il condamne l’infantilisme spirituel de ces « mauvais chrétiens qui ne voient que les plaisirs, qui ne pensent qu’au bien-être de ce monde, sont comme des enfants qui ne voient que ce qui brille et fait du bruit, et qui apportent toute leur attention à se construire des châteaux de cartes et à se bâtir des maisons de boue » (Nodet, 168). Ceux-là, disait-il, « n’offriront au Bon Dieu que les restes languissants d’un coeur consumé par le monde » (Nodet, 169).

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