Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de l'Abbé Benoît

Un blog qui donne de vivre joyeusement sa foi en Dieu Trinité. Faire connaître, aimer, adorer, louer Dieu en tout tant et en toute circonstance et vivre constamment dans l'action de grâce.

Jeudi 31ème semaine ordinaire impaire - 1e lecture

DE LA LETTRE AUX ROMAINS :



Rm 14:7- En effet, nul d'entre nous ne vit pour soi-même, comme nul ne meurt pour soi-même ;
Rm 14:8- si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur, et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Donc, dans la vie comme dans la mort, nous appartenons au Seigneur.
Rm 14:9- Car le Christ est mort et revenu à la vie pour être le Seigneur des morts et des vivants.
Rm 14:10- Mais toi, pourquoi juger ton frère ? et toi, pourquoi mépriser ton frère ? Tous, en effet, nous comparaîtrons au tribunal de Dieu,
Rm 14:11- car il est écrit : Par ma vie, dit le Seigneur, tout genou devant moi fléchira, et toute langue rendra gloire à Dieu.
Rm 14:12- C'est donc que chacun de nous rendra compte à Dieu pour soi-même.


POUR RUMINER LA PAROLE :

1. SITUATION.

La Lettre aux Romains est la plus longue, la plus importante et la mieux structurée des lettres de Paul.

Son interprétation a été décisive dans les grands moments de crise de l'Eglise, surtout au 5ème siècle (face à l'hérésie du moine Pélage : l'homme gagne son salut par son effort personnel), et au 16ème siècle (Luther et Calvin se séparent de Rome).

C'est à partir de leur relecture de la Lettre aux Romains que les Réformés et les Luthériens du 16ème siècle ont formulé leurs thèses sur le salut de Dieu par la grâce acceptée dans la foi.

Cette lettre a été écrite par Paul lui-même (en la dictant à un secrétaire-écrivain) au printemps de 57 ou de 58, et probablement depuis Corinthe. On n'a jamais mis en doute son authenticité.

Paul estime avoir terminé son oeuvre apostolique en Orient. Il forme donc le projet de passer par Rome pour aller en Espagne (15, 19 - 31).Il envoie donc d'avance aux chrétiens de Rome ce qui représente le coeur de sa prédication et de son Evangile.

En effet, cette Lettre aborde en profondeur les points les plus centraux du message chrétien : la puissance du salut de Dieu, présenté comme une grâce à recevoir dans la foi, pour en être transformé. C'est une vie avec le Christ ressuscité, mais marquée par l'événement suprême du dessein de salut de Dieu que constituent enemble la prédication, le témoignage, la mort et la résurrection de Jésus. L'Esprit Saint que nous avons reçu insère en nous toute la richesse de vie et de nouveauté, qui est le fruit de cet événement unique.

Cet enseignement à la fois général, et sans doute adapté à des circonstances particulières de l'Eglise de Rome, se réalise en deux parties : - l'une doctrinale (1 - 11), - l'autre exhortative, pour encourager à une manière de vivre avec et selon le Christ, et qui traite de différents aspects de notre existence humaine (12 - 16).

La partie proprement doctrinale de la Lettre de Paul aux Romains (1, 16 - 11, 36), qui commence dès la fin des présentations (1, 1 - 15), est toute entière consacrée à la Bonne Nouvelle ou l'Evangile de Dieu qui nous vient de notre Seigneur Jésus le Christ, et elle se développe en trois thèmes : - La justice de Dieu nous est révélée par l'Evangile comme force de justice pour qui l'accueille avec foi (1, 16 - 4, 25), - L'amour de Dieu assure le salut à ceux qui sont justifiés par la foi (5, 1 - 8, 39), - Cette réalisation du salut de Dieu n'est pas en contradiction avec la promesse de Dieu faite jadis à Israël (9, 1 - 11, 36)

A côté de cette répartition de cette Lettre en deux parties, comme il vient d'être indiqué, on peut tout aussi bien n'y voir, d'un bout à l'autre que le développement, en trois temps successifs, d'une seule idée force très prégnante : - la justice miséricordieuse de Dieu se manifeste dans la manière selon laquelle Dieu traite les Juifs et les paiens (1 - 8), - la justice miséricordieuse de Dieu se manifeste dans la manière dont Dieu traite le peuple d'Israël (9 - 11), - la justice miséricordieuse de Dieu se manifeste dans la vie de ceux qui croient au Christ. (12 - 15).



Selon le découpage de cette Lettre, que nous continuons de suivre, notre passage se trouve dans la 2nde grande partie de ce document de Paul, appelée "partie exhortative" (12 - 16), qui, avant d'aborder la conclusion de cette Lettre, au chapitre 16, nous présente les exigences de la vie droite que nous sommes conduits à mener si nous vivons dans une confiance totale au Christ Jésus qui nous rend justes
par la foi et qui nous transforme par son Esprit Saint. (12, 1 - 15, 13). Et, suite à cette section exhortative, Paul conclut sa Lettre (15, 14 - 33), y ajoute un mot de recommandation pour une personne, Phoebé (16, 1 - 23), et termine par une doxologie ( 16, 25 - 27).

Cette exhortation développée traite successivementr de deux thèmes : - la vie chrétienne, vue comme culte spirituel que nous rendons à Dieu (12, 1 - 13, 14), - le respect dû aux membres plus faibles de nos communautés de disciples de Jésus (14, 1 - 15, 13).

Avecla lecture de ce chapitre 14, nous sommes entrés dans le 2ème thème de cette exhortation.



2. MESSAGE.

Grand texte d'ouverture de Paul sur le respect des diversités dans les communautés des croyants et disciples de Jésus Christ.

Surtout quand les membres de la communauté font, selon leur conscience propre, des choix différents dans leurs manières concrètes de vivre.

La condition en est que chacun, dans la foi, ne vive plus pour lui-même, mais pour le Seigneur, d'une part, de façon générale et entière, sans aucune exception (ce que veut dire la phrase "nous vivons et nous mourons pour le Seigneur"), et, d'autre part, dans tous les divers aspects de nos comportements.

La raison profonde de cette ligne de vie indiquée par Paul est que nous appartenons tous au Seigneur, c'est-à-dire à Dieu, en et par Jésus, qui, en passant par la mort, puis de la mort à la vie en sa résurrection, a vécu le dépouillement complet de lui-même, et la recherche unique de la volonté du Père.

Nous n'avons donc pas le moindre droit de juger aucun frère ou aucune soeur, qui appartiennent au seul Seigneur, en nous en rendant maîtres et en prenant un quelconque pouvoir sur eux, pour cette raison même qu'ils appartiennent au Seigneur.

Dieu seul est l'unique juge de tous.


3. DECOUVERTES.

Paul avait commencé cette section exhortative (12, 1 - 15, 13) en invitant les chrétiens de Rome à vivre dans l'unité, en faisant valoir ce qui conduit à la paix et à l'édification mutuelle.

Une controverse avait surgi à Corinthe sur la pratique qu'avaient certains chrétiens de manger des viandes quui avaient été préalablement sacrifiées aux idoles dans les temples paîens, avant d'être revendues au marché (1 Corinthiens, 8, 1 - 13; 10, 1 - 33).

Ce qui ne dérangeait guère Paul. Pour lui, qu'on mange ou non de cette viande ne changeait rien à notre situation (1 Corinthiens, 8, 8).

Néanmoins, il ne confondait pas la théorie avec les principes qu'on applique dans la vie concrète, ni les privilèges avec le droit, ni la connaissance avec la sagesse qu'elle ne saurait remplacer (1 Corinthiens, 8, 1).

Le fait que certains soient forts et n'aient pas de scrupules à manger de telles viandes ne doit pax nuire à l'unité de l'Eglise. Ce qui est nécessaire et primordial en ce domaine, c'est de ne jamais pousser un frère ou une soeur à agir contre sa conscience, et Paul est absolument net sur ce point (1 Corinthiens, 8, 13).

En Romains 14, Paul ne fait que reprendre et généraliser cette attitude qu'il avait déjà fortement conseillé aux Corinthiens d'adopter. Cependant, il n'identifie plus ici les "faibles" à ceux qui n'osaient pas manger des viandes, qui avaient été offertes aux idoles, par scrupule de conscience et par peur de pécher. Paul définir maintenant une règle de conduite qui peut s'appliquer à tout un ensemble de circonstances les plus variées (manger, boire, observer le sabbat pour des chrétiens d'origine Juive).

Il s'agit désormis de vivre devant Dieu avec foi et de se comporter face aux autres avec respect et considération (14, 5 - 9 et 22 - 23).C'est devant Dieu qu'il faut se situer en vérité (14, 4). Il faut vivre avec conviction (14, 5 et 22). Ce qui n'empêche pas que la communauté conserve une priorité morale, dont il faut toujours tenir le plus grand compte.

Reconnaître les différences, c'et faire grandir l'unité. Il faut donc toujours se situer à la fois face au Seigneur (14, 7 - 12) ainsi qu'aux besoins des frères et soeurs (14, 13 - 23). Il est donc nécessaire de continuer de chercher à plaire à Dieu et aux frères rencontrés, sans jamais chercher à se plaire à soi-même.



4. PROLONGEMENT.

1Co 8:1- Pour ce qui est des viandes immolées aux idoles, nous avons tous la science, c'est entendu. Mais la science enfle ; c'est la charité qui édifie.
1Co 8:2- Si quelqu'un s'imagine connaître quelque chose, il ne connaît pas encore comme il faut connaître ;
1Co 8:3- mais si quelqu'un aime Dieu, celui-là est connu de lui.
1Co 8:4- Donc, pour ce qui est de manger des viandes immolées aux idoles, nous savons qu'une idole n'est rien dans le monde et qu'il n'est de Dieu que le Dieu unique.
1Co 8:5- Car, bien qu'il y ait, soit au ciel, soit sur la terre, de prétendus dieux - et de fait il y a quantité de dieux et quantité de seigneurs -,
1Co 8:6- pour nous en tout cas, il n'y a qu'un seul Dieu, le Père, de qui tout vient et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus Christ, par qui tout existe et par qui nous sommes.
1Co 8:7- Mais tous n'ont pas la science. Certains, par suite de leur fréquentation encore récente des idoles, mangent les viandes immolées comme telles, et leur conscience, qui est faible, s'en trouve souillée.
1Co 8:8- Ce n'est pas un aliment, certes, qui nous rapprochera de Dieu. Si nous n'en mangeons pas, nous n'avons rien de moins ; et si nous en mangeons, nous n'avons rien de plus.
1Co 8:9- Mais prenez garde que cette liberté dont vous usez ne devienne pour les faibles occasion de chute.
1Co 8:10- Si en effet quelqu'un te voit, toi qui as la science, attablé dans un temple d'idoles, sa conscience à lui qui est faible ne va-t-elle pas se croire autorisée à manger des viandes immolées aux idoles ?
1Co 8:11- Et ta science alors va faire périr le faible, ce frère pour qui le Christ est mort !
1Co 8:12- En péchant ainsi contre vos frères, en blessant leur conscience, qui est faible, c'est contre le Christ que vous péchez.
1Co 8:13- C'est pourquoi, si un aliment doit causer la chute de mon frère, je me passerai de viande à tout jamais, afin de ne pas causer la chute de mon frère.





Seigneur Jésus,
apprends-moi à découvrir en tout homme et en toute femme que je rencontre,
à commencer par les membres de ton Eglise,
non seulement l'image de Dieu qui les a créés, mais un frère ou une soeur pour qui tu es mort,
et que je dois respecter en conséquence,
sachant que, plus ils viennent à te rencontrer, et plus ils seront appelés, comme moi,
dans la force de ton Esprit Saint, à reproduire ton image. AMEN.
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article