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Le blog de l'Abbé Benoît

Un blog qui donne de vivre joyeusement sa foi en Dieu Trinité. Faire connaître, aimer, adorer, louer Dieu en tout tant et en toute circonstance et vivre constamment dans l'action de grâce.

Jeudi 33ème semaine ordinaire - Evangile

DE L'EVANGILE DE LUC :


Lc 19:41- Quand il fut proche, à la vue de la ville, il pleura sur elle,
Lc 19:42- en disant : " Ah ! si en ce jour tu avais compris, toi aussi, le message de paix ! Mais non, il est demeuré caché à tes yeux.
Lc 19:43- Oui, des jours viendront sur toi, où tes ennemis t'environneront de retranchements, t'investiront, te presseront de toute part.
Lc 19:44- Ils t'écraseront sur le sol, toi et tes enfants au milieu de toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n'as pas reconnu le temps où tu fus visitée ! " .


POUR RUMINER LA PAROLE :

1. SITUATION.

Luc est l'auteur d'une oeuvre en deux volumes qui se suivent, et sont écrits pour être lus en suivant : l'Evangile, et les Actes des Apôtres. Luc nous est régulièrement présenté comme disciple et accompagnateur de Paul, bien que nous ne trouvions rien dans son oeuvre des grands thèmes théologiques développés dans les Epîtres de Paul.

Luc a écrit ses 2 Livres entre les années 80 et 90 de notre ère, soit plus de 50 ans après la mort de Jésus, 30 ans après les lettres authentiques de Paul, et quelque 20 ans après l'Evangile de Marc. Ce qui ne veut pas dire que les traditions qu'il reprend ne sont pas aussi anciennes que celles de ceux qui ont écrit avant lui. Cela indique toutefois qu'il s'adresse à des communautés chrétiennes déjà différentes, pour leur annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus.

Son Evangile se déroule en huit étapes :

- un Prologue (Luc, 1, 1 - 4) au destinataire de cet Evangile, un certain Théophile, dont nous ne savons rien par ailleurs, Prologue auquel fait écho le Prologue des Actes des Apôtres (Actes, 1, 1 - 5).
- un résumé de toute la Bonne Nouvelle de Jésus, en qui toutes les promesses de Dieu sont accomplies, autour du thème de son Enfance (Luc, 1, 5 - 2, 52).
- la préparation de son ministère public (Luc, 3, 1 - 4, 13).
- le ministère de Jésus en Galilée (Luc, 4, 14 - 9, 50).
- le voyage de Jésus vers Jérusalem (Luc, 9, 51 - 19, 27).
- le rejet de Jésus par Jérusalem (Luc, 19, 28 - 21, 38).
- le dernier repas de Jésus et sa mise au rang des pécheurs dans sa condamnation et son éxécution (Luc, 22, 1 - 23, 56a).
- la victoire décisive de Jésus, sa promesse de l'Esprit et son ascension (Luc, 23, 56b - 24, 53).


Avec ce passage, nous nous trouvons dans une nouvelle partie de l'Evangile de Luc : après l'Evangile de l'Enfance du Christ, la mise en route du ministère de Jésus, puis sa mission en Galilée (4, 14 - 9, 50), sa longue montée vers Jérusalem (9, 51 - 19, 27), nous rejoignons maintenant Jésus dans ses quelques jours de ministère à Jérusalem (19, 28 - 21, 38), ministère qui, de fait, va entraîner son rejet par la Ville Sainte.

Jésus commence par y prendre possession du Temple : ce qu'il réalise, suite à une entrée triomphale dans la Cité Sainte, sur laquelle cependant il se met à pleurer (Luc, 19, 28 - 48, section dans laquelle se situe notre page d'aujourd'hui), et dont il va purifier le Temple, avant d'y affirmer son autorité de porte-parole de Dieu, en dépit de l'hostilité croissante qu'il va y renconter (20, 1 - 21, 4).

Il sera ainsi amené à proférer le jugement de Dieu sur Jérusalem dans son dernier discours, où il parlera également de la fin des temps qu'il vient inaugurer dans sa mort et sa résurrection ( 21, 5 - 38).


2. MESSAGE.

Une fois donc entré en procession solennelle dans Jérusalem, et juste avant de purifier le Temple, d'en prendre possession et de s'y installer en faisant remarquer qu'il est lui-même leTemple de Dieu (19, 45 - 46), Jésus pleure sur la Ville Sainte.

Son attitude contraste ici avec celle qu'il avait eue lors de son rejet de son village de Nazareth, aux premiers jours de son ministère public, rejet au travers duquel il était passé, poursuivant son chemin (4, 16 - 30), ainsi qu'avec son refus de punir le village Samaritain qui n'avait pas accepté de les recevoir au début de sa route vers Jérusalem (9, 51 - 55).

La réaction de Jésus s'explique ici par le fait que les chefs religieux d'Israêl le rejettent dès son arrivée (19, 39), et que Jérusalem (dont le Nom signifie "la paix") ne va pas discerner ce qui est en cause pour elle dans le passage de Jésus, et reconnaître en lui l'agent de la Parole même de Dieu, porteur de la paix de Dieu.

Pour cette raison, Jésus, qui pressent tout cela, dès son premier contact, se met à pleurer sur la Ville. parce qu'il aime cette ville et ce qu'elle représente pour tout Israël, et souffre de la voir manquer l'occasion que crée sa visite. Le jugement qu'il porte sur elle est en même temps une prise en charge remplie de compassion et de pitié : amour et vérité sont pour lui une seule et unique démarche (voir Psaume 85, 9 - 12).


3. DECOUVERTES.

Cette lamentation de Jésus est à lire dans le contexte des réactions de tous les prophètes souffrants de la Bible, le Moïse du Deutéronome, Isaïe, Osée, .Jérémie, le 2ème Prophète Isaïe, tous saisis dans le chagrin de Dieu sur son peuple rebelle.

Le grand amour de Jésus pour le peuple de Dieu (que résume Jérusalem en tant que centre d'Israël et lieu du Temple de Dieu), tel qu'il apparaît dans cette page (19, 41 - 42), prendra une expression renouvelée lorsqu'il s'adressera en termes semblables aux filles de Jérusalem qu'il rencontrera sur le chemin du Golgotha, au terme de sa passion (23, 27 - 31).

Dans les versets 43 - 44, comme en 21, 20 - 24, Luc s'inspire, semble-t-il, de ce qu'il a appris de la ruine de .Jérusalem survenue en 70, c'est-à-dire quelques années avant la rédaction de son Evangile.

Mais le message en est plus profond, car ces versets s'inscrivent dans la longue série des discours des prophètes à l'encontre de Jérusalem, et visent les chefs religieux de la Ville Sainte, qui vont réitérer les erreurs de leurs ancêtres.

Dès le verset 42, Jésus parle le langage du Roi-Juge qui prononce une sentence de condamnation sur la Ville qui n'a pas compris que c'est maintenant qu'elle doit accueillir en lui le salut de Dieu et l'accomplissement de tout le dessein de Yahvé sur son peuple.

C'est ici la 1ère des 3 annonces de la ruine de la Ville que Jésus proclame dans cet Evangile de Luc : voir également, 21, 20 - 24 et 23, 28 - 31.


4. PROLONGEMENT.


Jamais Jésus ne condamne absolument, irrémédiablement. Il essaye de faire comprendre la situation de "malheur" dans laquelle se place celui qui refuse le chemin de Dieu qu'il nous trace.

Relire ce qu'il déclare aux riches et aux repus (6, 24 - 25), aux Pharisiens (11, 42 - 47), ce qu'il dit de celui qui fait chuter son frère (17, 1), sa parole à Judas qui va le trahir (22, 22 - 23).

Chaque fois, il emploie le mot "malheureux", constatant ainsi un fait, un état, une situation, mais sans lancer à ce propos l'invectice "malheur à...", qui implique une dimension de menace. La miséricorde est toujours en lui prête à sa manifester. Jésus pleure sur ceux qui ne le reconnaissent pas pour ce qu'il apporte de la part de Dieu.



Seigneur Jésus,
au moment d'entrer dans ta Passion, ta Mort et ta Résurrection,
tu prends encharge tous ceux qui te suivent ou refusent de te suivre, et, dans ce dernier cas,
tu te fais, avec miséricorde, serviteur de la vérité du salut de Dieu,
qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité :
aide-moi à découvrirr à quel point tu portes mon existence, à quel point tu es près de moi,
et habites en moi dans la force de ton Esprit,
et à sans cesse me référer à toi dans toutes mes démarches,
marquées par la grande concfiance avec laquelle je me tourne vers toi
et par ton envoi au service de mes frères. AMEN.

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