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Le blog de l'Abbé Benoît

Un blog qui donne de vivre joyeusement sa foi en Dieu Trinité. Faire connaître, aimer, adorer, louer Dieu en tout tant et en toute circonstance et vivre constamment dans l'action de grâce.

Lundi 4ème semaine carême - Evangile

DE L'EVANGILE DE JEAN :


Jn 4:43- Après ces deux jours, il partit de là pour la Galilée.
Jn 4:44- Jésus avait en effet témoigné lui-même qu'un prophète n'est pas honoré dans sa propre patrie.
Jn 4:45- Quand donc il vint en Galilée, les Galiléens l'accueillirent, ayant vu tout ce qu'il avait fait à Jérusalem lors de la fête ; car eux aussi étaient venus à la fête.
Jn 4:46- Il retourna alors à Cana de Galilée, où il avait changé l'eau en vin. Et il y avait un fonctionnaire royal, dont le fils était malade à Capharnaüm.
Jn 4:47- Apprenant que Jésus était arrivé de Judée en Galilée, il s'en vint le trouver et il le priait de descendre guérir son fils, car il allait mourir.
Jn 4:48- Jésus lui dit : " Si vous ne voyez des signes et des prodiges, vous ne croirez pas ! "
Jn 4:49- Le fonctionnaire royal lui dit : " Seigneur, descends avant que ne meure mon petit enfant. "
Jn 4:50- Jésus lui dit : " Va, ton fils vit. " L'homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et il se mit en route.
Jn 4:51- Déjà il descendait, quand ses serviteurs, venant à sa rencontre, lui dirent que son enfant était vivant.
Jn 4:52- Il s'informa auprès d'eux de l'heure à laquelle il s'était trouvé mieux. Ils lui dirent : " C'est hier, à la septième heure, que la fièvre l'a quitté. "
Jn 4:53- Le père reconnut que c'était l'heure où Jésus lui avait dit : " Ton fils vit ", et il crut, lui avec sa maison tout entière.
Jn 4:54- Ce nouveau signe, le second, Jésus le fit à son retour de Judée en Galilée.


POUR RUMINER LA PAROLE :

1. SITUATION.

L'Evangile de Jean est un Evangile dont la structure nous paraît bien différente de la construction adoptée dans les trois autres Evangiles.

En effet, l'Evangile de Jean, entre un court Prologue (Jean, 1, 1 - 18), qui est la reprise d'une hymne primitive bien adaptée pour servir d'ouverture à la mission terrestre en Jésus du Verbe fait chair (la Parole de Dieu) , et un Epilogue (Jean, 21, 1 - 25), qui est un compte rendu d'apparition(s) du Christ ressuscité en Galilée, ajouté, semble-t-il, lors de la rédaction finale de l'Evangile, se divise en deux grandes parties :

- LE LIVRE DES SIGNES, dans lequel , tout au long du ministère public de Jésus, nous assistons à la révélation qu'il nous donne de Dieu son Père par ses signes et ses paroles (Jean, 1, 19 - 12, 50),

- LE LIVRE DE LA GLOIRE, long de huit chapitres (!), où Jésus, à ceux qui le reçoivent et l'accueillent, montre sa gloire en retournant au Père, à son "Heure", passage qui se réalise dans sa mort, sa résurrection, son ascension, et le don de son Esprit ( Jean, 13, 1 - 20, 31).

Le Livre des signes, dans lequel se situe notre passage, est d'abord ainsi nommé parce qu'il se trouve ponctué par SEPT signes, tous IMPORTANTS de par leur sens, accomplis par Jésus du début à la fin de son ministère :

- le changement de l'eau en vin à Cana (2, 1 - 11),
- la guérison du fils d'un intendant royal à Cana (4, 46 - 54),
- la guérison d'un infirme à la piscine de Bethesda (5, 1 - 11),
- la multiplication des pains en Galilée (6, 1 - 15),
- la marche sur la Mer de Galilée (6, 16 - 21),
- la guérison d'un aveugle-né à Jérusalem (9),
- la réanimation de Lazare, mort et mis au tombeau à Béthanie (11).

Cependant, dans la mesure où ces SEPT "signes" sont souvent plus ou moins longuement expliqués par des paroles ou des discours de Jésus, une autre répartition, plus précise, de ce Livre des signes, nous aide à mieux situer et donc mieux comprendre notre passage :


- 1°) Les débuts de la Révélation de Jésus : de Jean-Baptiste à Jésus (1, 19 - 51), aboutissant au changement de l'eau en vin à Cana (2, 1 - 11), qui sert de transition avec la partie suivante,
- 2°) Du premier signe de Cana (eau changée en vin) au deuxième signe de Cana (guérison du fils d'un intendant royal) (2 - 4), ce deuxième signe servant également de transition avec la 3ème partie (4, 46 - 54),
- 3°) Jésus et les principales fêtes juives (5 - 10),
- 4°) Jésus vit l'approche de son "Heure", Heure de sa mort et de sa gloire (11, 1 - 12, 36),
- 5°) Conclusion du Livre des signes sur le ministère de Jésus et résumé de sa prédication (12, 37 - 50).



Notre passage est la relation du 2ème signe accompli par Jésus, à Cana de Galilée.


2. MESSAGE.

A deux reprises, dans ce passage, l'Evangéliste rappelle le 1er signe effectué à Cana, à savoir le changement de l'eau en vin (4, 46 et 54).

Dans les 2 cas, qui se passent dès l'arrivée de Jésus en Galilée, la trame du récit est la même. La mère de Jésus et le fonctionnaire royal demandent d'abord à Jésus d'intervenir, mais, dans les 2 cas, se heurtent à une réponse négative de Jésus (Jean, 2, 4 et 4, 48). Cependant, quand ils insistent tous les deux, Jésus répond favorablement à leur requête (2, 5. 7 - 8 et 4, 49 - 50). De plus, chaque fois, le miracle est décrit à travers les réactions des gens qui le constatent (2, 9 - 10 et 4, 51 - 53), et qui viennent à croire en Jésus (2, 11 et 4, 53).

Jésus nous est présenté ici comme réussissant sa mission en Galilée : on croit en lui, par contraste çà ce qui s'est passé en Judée, d'où il vient
(2, 18 - 21).

Surtout, Jésus nous est révélé ici comme source de vie, thème déjà développé en Jean, 3, 1 - 4, 14, et qui le sera encore des chapitres 5 à 8. Mais, autre élément très important, cette vie qu'il nous offre ne nous est accessible que par la foi.

Si le fonctionnaire royal est un païen, nous découvrons que la foi en Jésus se répand non seulement, comme juste auparavant, chez les Samaritains schismatiques, mais également chez les païens.


3. DECOUVERTES.

La guérison rapportée dans notre page ressemble fort à celle du fils ou du serviteur du centurion racontée en Matthieu, 8, 5 - 13 et Luc, 7, 2 - 10, ainsi, peut-être, qu'avec la guérison de la fille de la Cananéenne que nous trouvons en Marc, 7, 24 - 30 et en Matthieu, 15, 21 - 28.

La patrie où Jésus n'est pas honoré semble être ici la Judée et non pas la Galilée, ni le village de Nazareth. En Jean 7, 42, il nous est rappelé que le Messie vient de Bethléem, et, dans cet Evangile de Jean, Jésus est bien moins contesté en Galilée qu'en Judée.

Le fonctionnaire royal est d'abord critiqué avec tous ceux qui veulent voir des signes et des prodiges. Mais lorsque Jésus lui annonce, à distance de chez lui, la guérison de son fils, sans qu'il puisse d'abord la contrôler, il croit à la parole de Jésus sans avoir vu (Jean, 20, 29 et 31).

Lorsqu'il constate le miracle de guérison accompli par Jésus, sa foi en est confirmée, et, par son témoignage, il la partage à tous les gens de sa maison


4. PROLONGEMENT.

Croire en Jésus nous donne la vie (Jean, 8, 12. 51 et 10, 10. 28) de Celui qui nous invite à renaître de l'eau et de l'Esprit (Jean, 3), à boire à la source d'eau vive qu'il procure (Jean, 4 et 7, 38), à aller vers lui, qui nous offre la vie (Jean, 5), à manger le pain de vie (Jean, 6), et, finalement, à entrer avec Jésus dans la vie de résurrection avec laquelle il s'identifie (Jean, 11, 25).

Croire en Jésus, c'est accepter sa Parole, Parole du Père qu'il est lui-même en plénitude (Jean, 1, 1 - 18), qui nous est transmise par le Nouveau Testament, écho des plus anciens témoignages des premiers disciples de Jésus, et de leur prédication. Paul nous dit ainsi que la foi naît de la prédication de la Parole (Romains, 10, 17), de la même façon que Jésus lui-même insistait sur la foi à apporter aux témoins qui l'avaient vu ressuscité (Jean, 20, 29).

Avec une telle écoute de la Parole dans la foi, nous construisons solidement notre vie de disciples (Matthieu, 7, 24 - 25), et nous demeurons en Jésus, comme lui même demeure en nous (Jean 10 et 14, 23).



Seigneur Jésus,
nous avons la chance de te rencontrer souvent
dans ta Parole, mais nous risquons de la banaliser,
de ne plus en goûter la nouveauté,
de ne plus en apprécier la nourriture,
si nous ne la recevons pas suffisamment
avec la confiance et le coeur ouvert,
que suppose la foi en toi :
renouvelle en moi cette foi, qui est liée
à ta présence et au don de ton Esprit,
afin que tu deviennes davantage l'unique chemin
et guide de mon existence, pour me conduire au Père,
dont tu partages et communiques pleinement la vie. AMEN.
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