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Le blog de l'Abbé Benoît

Un blog qui donne de vivre joyeusement sa foi en Dieu Trinité. Faire connaître, aimer, adorer, louer Dieu en tout tant et en toute circonstance et vivre constamment dans l'action de grâce.

Mardi 4ème semaine carême - Evangile

DE L'EVANGILE DE JEAN :


Jn 5:1- Après cela, il y eut une fête des Juifs et Jésus monta à Jérusalem.
Jn 5:2- Or il existe à Jérusalem, près de la Probatique, une piscine qui s'appelle en hébreu Bethesda et qui a cinq portiques.
Jn 5:3- Sous ces portiques gisaient une multitude d'infirmes, aveugles, boiteux, impotents, qui attendaient le bouillonnement de l'eau.
Jn 5:4- Car l'ange du Seigneur descendait par moments dans la piscine et agitait l'eau ; le premier alors à y entrer, après que l'eau avait été agitée, se trouvait guéri, quel que fût son mal.
Jn 5:5- Il y avait là un homme qui était infirme depuis trente-huit ans.
Jn 5:6- Jésus, le voyant étendu et apprenant qu'il était dans cet état depuis longtemps déjà, lui dit : " Veux-tu guérir ? "
Jn 5:7- L'infirme lui répondit : " Seigneur, je n'ai personne pour me jeter dans la piscine, quand l'eau vient à être agitée ; et, le temps que j'y aille, un autre descend avant moi. "
Jn 5:8- Jésus lui dit : " Lève-toi, prends ton grabat et marche. "
Jn 5:9- Et aussitôt l'homme fut guéri ; il prit son grabat et il marchait. Or c'était le sabbat, ce jour-là.
Jn 5:10- Les Juifs dirent donc à celui qui venait d'être guéri : " C'est le sabbat. Il ne t'est pas permis de porter ton grabat. "
Jn 5:11- Il leur répondit : " Celui qui m'a guéri m'a dit : Prends ton grabat et marche. "
Jn 5:12- Ils lui demandèrent : " Quel est l'homme qui t'a dit : Prends ton grabat et marche ? "
Jn 5:13- Mais celui qui avait été guéri ne savait pas qui c'était ; Jésus en effet avait disparu, car il y avait foule en ce lieu.
Jn 5:14- Après cela, Jésus le rencontre dans le Temple et lui dit : " Te voilà guéri ; ne pèche plus, de peur qu'il ne t'arrive pire encore. "
Jn 5:15- L'homme s'en fut révéler aux Juifs que c'était Jésus qui l'avait guéri.
Jn 5:16- C'est pourquoi les Juifs persécutaient Jésus : parce qu'il faisait ces choses-là le jour du sabbat.


POUR RUMINER LA PAROLE :

1. SITUATION.

L'Evangile de Jean est un Evangile dont la structure nous paraît bien différente de la construction adoptée dans les trois autres Evangiles.

En effet, l'Evangile de Jean, entre un court Prologue (Jean, 1, 1 - 18), qui est la reprise d'une hymne primitive bien adaptée pour servir d'ouverture à la mission terrestre en Jésus du Verbe fait chair (la Parole de Dieu) , et un Epilogue (Jean, 21, 1 - 25), qui est un compte rendu d'apparition(s) du Christ ressuscité en Galilée, ajouté, semble-t-il, lors de la rédaction finale de l'Evangile, se divise en deux grandes parties :

- LE LIVRE DES SIGNES, dans lequel , tout au long du ministère public de Jésus, nous assistons à la révélation qu'il nous donne de Dieu son Père par ses signes et ses paroles (Jean, 1, 19 - 12, 50),

- LE LIVRE DE LA GLOIRE, long de huit chapitres (!), où Jésus, à ceux qui le reçoivent et l'accueillent, montre sa gloire en retournant au Père, à son "Heure", passage qui se réalise dans sa mort, sa résurrection, son ascension, et le don de son Esprit ( Jean, 13, 1 - 20, 31).

Le Livre des signes, dans lequel se situe notre passage, est d'abord ainsi nommé parce qu'il se trouve ponctué par SEPT signes, tous IMPORTANTS de par leur sens, accomplis par Jésus du début à la fin de son ministère :

- le changement de l'eau en vin à Cana (2, 1 - 11),
- la guérison du fils d'un intendant royal à Cana (4, 46 - 54),
- la guérison d'un infirme à la piscine de Bethesda (5, 1 - 11),
- la multiplication des pains en Galilée (6, 1 - 15),
- la marche sur la Mer de Galilée (6, 16 - 21),
- la guérison d'un aveugle-né à Jérusalem (9),
- la réanimation de Lazare, mort et mis au tombeau à Béthanie (11).

Cependant, dans la mesure où ces SEPT "signes" sont souvent plus ou moins longuement expliqués par des paroles ou des discours de Jésus, une autre répartition, plus précise, de ce Livre des signes, nous aide à mieux situer et donc mieux comprendre notre passage :


- 1°) Les débuts de la Révélation de Jésus : de Jean-Baptiste à Jésus (1, 19 - 51), aboutissant au changement de l'eau en vin à Cana (2, 1 - 11), qui sert de transition avec la partie suivante,
- 2°) Du premier signe de Cana (eau changée en vin) au deuxième signe de Cana (guérison du fils d'un intendant royal) (2 - 4), ce deuxième signe servant également de transition avec la 3ème partie (4, 46 - 54),
- 3°) Jésus et les principales fêtes juives (5 - 10),
- 4°) Jésus vit l'approche de son "Heure", Heure de sa mort et de sa gloire (11, 1 - 12, 36),
- 5°) Conclusion du Livre des signes sur le ministère de Jésus et résumé de sa prédication (12, 37 - 50).


Dans cette première partie de l'Evangile, appelée "Livre des signes", nous découvrons, à partir de ce chapitre 5, comment Jésus reprend à son compte et réinterprète les principales fêtes et célébrations d'Israël, et se situe par rapport à elles en fonction de sa mission et de sa relation unique à Dieu son Père. Le 3ème grand "signe" de Jésus, raconté en cette page, nous introduit à toute une réflexion de Jésus sur sa relation au Sabbat.


2. MESSAGE.

Jésus, un jour de Sabbat, prend l'initiative de guérir un paralytique qui ne lui demande rien, et n'attend apparemment rien de lui. Du même coup, selon l'Evangéliste Jean, il se donne l'occasion d'expliquer, en un long discours qui va suivre, comment il conçoit le Sabbat, et s'y situe lui-même, en se plaçant du côté de Dieu, son Père.


3. DECOUVERTES.

Ce texte nous offre beaucoup de découvertes : d'abord, il nous décrit, avec des détails très précis, la piscine de Béthesda, où a lieu ce "Signe" de Jésus. L'auteur de l'Evangile, ou du moins la tradition qu'il reprend, semble avoir une bonne connaissance topographique de Jérusalem.

La façon dont Jésus guérit le paralytique nous semble tout-à-fait classique, et selon les comportements habituels de Jésus. Cependant, le paralytique attire notre attention : il est lourdaud et naïf, s'avoue incapable de saisir une occasion favorable de descendre dans la piscine, et, quand Jésus l'interroge, ne perçoit pas la chance qui peut s'ouvrir à lui dans ce dialogue. Il ne cherche pas à savoir qui est Jésus, et quand ce dernier reprend contact avec lui pour lui faire comprendre le sens de sa guérison, il s'empresse d'aller le dénoncer aux autorités Juives.

D'autre part, même si l'on peut penser que les versets 9b - 13 sont un élargissement postérieur de ce récit sur le Sabbat, on ne voit pas quel sens pourrait avoir ce "Signe" de Jésus pour les destinataires de l'Evangile si le thème du Sabbat n'y jouait pas un rôle important. Relire Luc, 13, 10 - 17, pour retrouver une situation semblable de miracle "gratuit", lié au thème du Sabbat.

Inutile de rechercher quelque relatrion que ce soit avec notre "baptême" chrétien dans cette page : en effet, l'eau , dont on nous dit qu'elle bouillonne régulièrement, n'intervient à aucun moment dans cette guérison effectuée par la seule Parole de Jésus.


4. PROLONGEMENT.

Jésus ne serait-il pas tout pour nous ? Selon Paul, il remplace désormais personnellement la Loi Juive, et, selon Jean, il se dit le centre de toutes nos démarches spirituelles : on ne peut aller au Père que par lui, car il est le seul Chemin, la Vérité et la Vie (Jean, 14, 6 - 10).

Il nous suffit de le rencontrer, lui "Dieu avec nous", "l'Emmanuel". Ainsi, chaque célébration liturgique des sacrements de notre Eglise n'a d'autre but que de nous replonger dans le mystère de sa vie toute entière tournée vers le Père, dans un engagement jusqu'à mourir pour le service de sa mission et de la Vérité de Dieu, qu'il est justement chargé de nous révéler.



Seigneur Jésus,
en te voyant ainsi agir dans une démarche toute de miséricorde,
de compassion et de révélation de la Vérité de Dieu qui, par toi, et en toi,
transforme et accomplit la réalité du salut, nous sommes invités,
par ta Parole elle-même, ainsi que par tes comportements,
qui nous sont rapportés, à recentrer notre approche de Dieu sur ta personne
en qui le Père se manifeste à nous le plus complètement possible,
puisque tu nous déclares que "Qui te voit, a vu le Père" :
donne-moi de ne chercher d'abord que toi, le seul accès au Père,
et de me conformer, en toutes choses et en toutes situations,
à ta Parole et à ta manière de vivre. AMEN.
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