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Le blog de l'Abbé Benoît

Un blog qui donne de vivre joyeusement sa foi en Dieu Trinité. Faire connaître, aimer, adorer, louer Dieu en tout tant et en toute circonstance et vivre constamment dans l'action de grâce.

Samedi 33ème semaine ordinaire - Evangile

DE L'EVANGILE DE LUC :


Lc 20:27- S'approchant alors, quelques Sadducéens - ceux qui nient qu'il y ait une résurrection - l'interrogèrent
Lc 20:28- en disant : " Maître, Moïse a écrit pour nous : Si quelqu'un a un frère marié qui meurt sans avoir d'enfant, que son frère prenne la femme et suscite une postérité à son frère.
Lc 20:29- Il y avait donc sept frères. Le premier, ayant pris femme, mourut sans enfant.
Lc 20:30- Le second aussi,
Lc 20:31- puis le troisième prirent la femme. Et les sept moururent de même, sans laisser d'enfant après eux.
Lc 20:32- Finalement, la femme aussi mourut.
Lc 20:33- Eh bien ! cette femme, à la résurrection, duquel d'entre eux va-t-elle devenir la femme ? Car les sept l'auront eue pour femme. "
Lc 20:34- Et Jésus leur dit : " Les fils de ce monde-ci prennent femme ou mari;
Lc 20:35- mais ceux qui auront été jugés dignes d'avoir part à ce monde-là et à la résurrection d'entre les morts ne prennent ni femme ni mari ;
Lc 20:36- aussi bien ne peuvent-ils plus mourir, car ils sont pareils aux anges, et ils sont fils de Dieu, étant fils de la résurrection.
Lc 20:37- Et que les morts ressuscitent, Moïse aussi l'a donné à entendre dans le passage du Buisson quand il appelle le Seigneur le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob.
Lc 20:38- Or il n'est pas un Dieu de morts, mais de vivants ; tous en effet vivent pour lui. "
Lc 20:39- Prenant alors la parole, quelques scribes dirent : " Maître, tu as bien parlé. "
Lc 20:40- Car ils n'osaient plus l'interroger sur rien.


POUR RUMINER LA PAROLE :

1. SITUATION.

Luc est l'auteur d'une oeuvre en deux volumes qui se suivent, et sont écrits pour être lus en suivant : l'Evangile, et les Actes des Apôtres. Luc nous est régulièrement présenté comme disciple et accompagnateur de Paul, bien que nous ne trouvions rien dans son oeuvre des grands thèmes théologiques développés dans les Epîtres de Paul.

Luc a écrit ses 2 Livres entre les années 80 et 90 de notre ère, soit plus de 50 ans après la mort de Jésus, 30 ans après les lettres authentiques de Paul, et quelque 20 ans après l'Evangile de Marc. Ce qui ne veut pas dire que les traditions qu'il reprend ne sont pas aussi anciennes que celles de ceux qui ont écrit avant lui. Cela indique toutefois qu'il s'adresse à des communautés chrétiennes déjà différentes, pour leur annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus.

Son Evangile se déroule en huit étapes :

- un Prologue (Luc, 1, 1 - 4) au destinataire de cet Evangile, un certain Théophile, dont nous ne savons rien par ailleurs, Prologue auquel fait écho le Prologue des Actes des Apôtres (Actes, 1, 1 - 5).
- un résumé de toute la Bonne Nouvelle de Jésus, en qui toutes les promesses de Dieu sont accomplies, autour du thème de son Enfance (Luc, 1, 5 - 2, 52).
- la préparation de son ministère public (Luc, 3, 1 - 4, 13).
- le ministère de Jésus en Galilée (Luc, 4, 14 - 9, 50).
- le voyage de Jésus vers Jérusalem (Luc, 9, 51 - 19, 27).
- le rejet de Jésus par Jérusalem (Luc, 19, 28 - 21, 38).
- le dernier repas de Jésus et sa mise au rang des pécheurs dans sa condamnation et son éxécution (Luc, 22, 1 - 23, 56a).
- la victoire décisive de Jésus, sa promesse de l'Esprit et son ascension (Luc, 23, 56b - 24, 53).


Après sa longue "montée" vers Jérusalem au cours de laquelle il a saisi toutes les occasions possibles pour instruire ses disciples sur le sens de la "voie" qu'ils doivent suivre, avec et derrière lui, pour atteindre le Royaume de Dieu (9, 51 - 19, 27) Jésus est maintenant en mission dans la Ville Sainte.

Dès son arrivée, par une procession solennelle d'entrée, il a pris possession du Temple, qu'il a purifié, et où le peuple l'écoute maintenant avec joie, alors que les chefs du peuple cherchent déjà à le faire périr (19, 28 - 48).

En effet, Jésus est sans cesse l'objet de questions et de contestations de la part des Scribes et des Anciens, qui lui demandent pourquoi il s'est comporté ainsi en arrivant dans le Temple, ou qui vont essayer de le prendre en défaut dans ses propos, en lui tendant des pièges (sur l'impôt à payer à César: 20, 20 - 26, ou sur la résurrection : NOTRE TEXTE : 20, 27 - 40).

Mais, de son côté, Jésus prend des initiatives : il lance contre ses adversaires la parabole des "Vignerons homicides" (20, 9 - 19), il les met dans l'incapacité de lui répondre lorsqu'il les interroge sur la relation entre le Messie et David (20, 41 - 44), avant de condamner publiquement leur manière de vivre totalement injuste (20, 45 - 47).

Ce qu'il nous faut noter à travers tous ces épisodes, c'est que Jésus y fait preuve de l'autorité extraordinaire de celui qui parle au nom de Dieu, et qu'il nous faut donc, à ce titre, plus que jamais, l'écouter.


2. MESSAGE.

Notre passage pourrait s'intituler ainsi : le Dieu dont parle Jésus est Celui qui donne une vie nouvelle à ceux qui sont morts et ont été mis au tombeau.

Les Sadducéens, dont font partie les grandes familles pontificales des Grands Prêtres, ne croient ni en la résurrection des morts, ni à l'existence des anges, et, qui plus est, ils ne reconnaisssent dans la Bible l'autorité que des 5 Livres dits "de Moïse" (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome), livres qui constituent la "Loi" ou "La Torah".

Ils interrogent donc Jésus à partir de textes extraits de ces livres, et, en l'occurence, à propos de la Loi sur le "Lévirat" , dont parle le Deutéronome, 25, 5 - 6, et à partir de laquelle ils bâtissent le cas hypothétique de la femme qui a, selon cette Loi, dû se remarier 7 fois. Comment appliquer cette Loi de Dieu si l'on parle de résurrection des morts ?

Dans sa réponse, Jésus commence par "démolir" la conception de base que les Sadducéens ont de la "résurrection", et selon laquelle ils imaginent la vie du monde à venir comme une simple prolongation de la vie présente, dans des conditions semblables ou analogues (impliquant qu'on puisse encore avoir à y engendrer des enfants).

NON, dit Jésus, ceux qui sont jugés dignes d'avoir part à la résurrection entrent dans un monde totalement nouveau, où l'on ne se marie plus, où on ne meurt plus, et où l'on vit "autrement", à la façon des anges (dont la seule chose que Jésus nous en ait dite, c'est qu'ils vivent sans cesse en présence de Dieu : Matthieu, 18, 10).

Jésus répond ensuite à ces Sadducéens à partir d'autres textes tirés de la Torah elle-même, en reprenant la scène de la théophanie du "Buisson ardent" (Exode, 3, 2 - 6), où Dieu, qui se révèle à Moïse et l'envoie en mission, se déclare être le même qui s'était manifesté à Abraham, Isaac et Jacob.

Il se présente donc comme le "Dieu des vivants". S'il en est bien ainsi, et qu'il rappelle à Moïse qu'il est le Dieu de ces anciens patriarches, c'est que pour lui ces derniers sont bien vivants (donc, saisis dans la résurrection).


3. DECOUVERTES.

La croyance en la résurrection n'apparaît en Israël que 200 ans environ avant Jésus, avec le Livre de Daniel et les livres des Maccabées, tous datant de l'époque des "Martyrs d'Israël", époque de la révolte de Judas Maccabée et de ses frères.

Jésus admet cette croyance, comme le font les Pharisiens, dont beaucoup, parmi eux, sont des Scribes. Ce qui explique le dernier verset de notre page, où des Scribes félicitent Jésus pour avoir bien parlé sur la résurrection.

L'astuce de Jésus est de n'avoir pas fait appel au Livre de Daniel pour répondre aux Sadducéens, car ces derniers ne lui reconnaissent aucune autorité.

Au verset 35, Jésus précise que c'est une "grâce" que d'être admis au monde nouveau de la "résurrection". Voir également Luc, 21, 36 et 14, 14 à ce propos.

Paul, comparaissant devant le Sanhédrin après avoir été arrêté à .Jérusalem, parviendra très rapidement à diviser cette assemblée en se proclamant Pharisien et en défendant l'espérance de la résurrection des morts : texte très intéressant à relire en Actes, 23, 6 - 10.

L'enseignement de Jésus en notre passage est en continuité avec la position des Pharisiens sur la résurrection.

La remarque du verset 40, sur le fait que personne, après cette dernière réponse de Jésus, n'ose plus l'interroger sur rien, se retrouve dans les Evangiles de Marc et Matthieu. Même si certains trouvent cette phrase mal située en Luc (voir TOB, Luc, 20, 40, note "o"), elle montre qu'en définitive, les adversaires de Jésus ne sont pas parvenus à le prendre en défaut dans ses paroles.


4. PROLONGEMENT.

Il ne semble pas qu'il y ait une meilleure réappropriation de cette lecture que de relire le chapitre 15 de la 1ère Lettre de Paul aux Corinthiens. Ce texte est certainement le témoin "Biblique" le meilleur et le plus complet que nous ayons sur la résurrection.

Paul, après nous y avoir donné le compte-rendu écrit le plus ancien qui nous soit parvenu sur la résurrection de Jésus et l'annonce pascale, continue ainsi (et il vaut vraiment la peine de méditer ces paroles de poids) :

1Co 15:12- Or, si l'on prêche que le Christ est ressuscité des morts, comment certains parmi vous peuvent-ils dire qu'il n'y a pas de résurrection des morts ?
1Co 15:13- S'il n'y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n'est pas ressuscité.
1Co 15:14- Mais si le Christ n'est pas ressuscité, vide alors est notre message, vide aussi votre foi.
1Co 15:15- Il se trouve même que nous sommes des faux témoins de Dieu, puisque nous avons attesté contre Dieu qu'il a ressuscité le Christ, alors qu'il ne l'a pas ressuscité, s'il est vrai que les morts ne ressuscitent pas.
1Co 15:16- Car si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n'est pas ressuscité.
1Co 15:17- Et si le Christ n'est pas ressuscité, vaine est votre foi; vous êtes encore dans vos péchés.
1Co 15:18- Alors aussi ceux qui se sont endormis dans le Christ ont péri.
1Co 15:19- Si c'est pour cette vie seulement que nous avons mis notre espoir dans le Christ, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes.
1Co 15:20- Mais non; le Christ est ressuscité d'entre les morts, prémices de ceux qui se sont endormis.

Si nous le pouvons, continuons la lecture de ce passage jusqu'à la fin du chapitre. Cela vaut vraiment la peine, tellement la "résurrection des morts" est une donnée centrale de notre foi au salut de Dieu, qui nous parvient dans la mort-résurrection de .Jésus, et le don de son Esprit Saint.




Seigneur Jésus,
fais moi entendre de nouveau cette grande proclamation de Paul à ton sujet :
"si tu crois que Jésus est Seigneur, et si tu confesses de tes lèvres
qu'il est ressuscité d'entre les morts, tu seras sauvé",
et donne-moi de faire toujours plus totalement mienne cette conviction
que tu es vivant dans ton humanité transfigurée en Dieu,
et que, dans la puissance de ton Esprit Saint, tu nous associes dès maintenant
à cette résurrection qui est la tienne, dans la mesure où tu es tout
en chacune et chacun de ceux qui te suivent avec foi. AMEN.

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