3 Octobre 2009
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1. SITUATION. Le Livre de Baruch est une collection de plusieurs pièces distinctes, regroupées parce qu'elles se rattachent à la ruine de Jérusalem en 587 et à l'exil des Israélites à Babylone. Les différentes parties en sont : - confession et prière de Baruch 1, 1 - 3, 8), - Un poème de Sagesse (3, 9 - 4, 4), - Un message prophétique à différents destinataires (4, 5 - 5, 9), - Le morceau intitulé "Lettre de Jérémie", que l'on étudie toutefois souvent indépendamment du Livre de Batuch (6,1 -72). Notre passage se situe dans la troisième partie de ces textes regroupés, que l'on peut intituler "appel prophétique à Israël". D'après l'introduction du narrateur (1, 1b - 2), la confession des péchés et la prière se présentent comme composés à Babylone, 5 ans après la destruction de Jérusalem. Cependant, cette datation est contredite par d'autres affirmations de l'introduction, qui laissent entendre que le Temple du Seigneur (détruit en 587) est toujours debout et fonctionne normalement (1, 10 - 14). Il semblerait plutôt que cette confession des péchés et cette prière au Seigneur doivent être situées environ 10 ans plus tôt, alors qu'lsraël avait déjà été emmené en exil en 597, et que ceux qui ont été laissés sur place peuvent encore fréquenter le Temple. Le livre se présente comme l'oeuvre de Baruch, fils de Nerias (1, 1 et Jérémie, 32, 12 - 16; 36, 4 - 32; 45, 1 - 5). En réalité, Baruch, le secrétaire de Jérémie, ne peut être l'auteur de ce livret qui porte son nom. D'autre part, le style des différentes pièces de ce livre variant d'un élément à un autre, on s'accorde à considérer que ce Libre de "Baruch" fut écrit entre 300 et les premières décennies de notre ère chrétienne (certains parlent même de 130 avant J.C.), et par plusieurs auteurs différents. |
Les membres du Peuple de Dieu sont invités sont invités à écouter Jérusalem qui leur parle ici comme une "Mère". Pour cela, ils doivent prendre conscience de leur péché, de la façon dont ils se sont détournés de Dieu et ont attiré sa colère. En oubliant le Seigneur Dieu, ils ont attristé Jérusalem, leur mère, qui a vu fondre sur eux la colère de Dieu. Les paroles mises ensuite dans la bouche de Jérusalem la font s'adresser aux villes qui sont ses voisines, auxquelles elle partage sa détresse d'avoir assisté à la déportation de ses fils, lui créant une situation de veuvage et de désolation. Puis elle invite ses enfants à reprendre courage et à se rapprocher du Seigneur avec ardeur, qui, après les avoir châtiés, les délivrera. |
3. DECOUVERTES. Dans cette toute dernière partie de ce Livre de Baruch, qui est une "adresse à Israël" (4, 5 - 5, 9), nous pouvons d'abord lire des paroles d'encouragement à Israël (4, 5 - 9a), puis une exhortation de Sion à ses enfants (4, 9b - 29), que suivent à leur tour des paroles prophétiques de consolation adressées à Jérusalem (4, 30 - 5, 9). Une formule répétée fait le lien entre les trois parties de cette adresse à Israël : "Prenez courage" (4,5; 4, 21 - 27; 4, 30) La personnification de Sion comme "Mère" est un trait dominant de cet ensemble : on pense que ce thème s'inspire de ce que l'on considère être la source de cette section : le 2ème Livre d'Isaïe, 45, 20 - 21; 50, 1; 54, 1 - 8, ainsi que dans la version grecque du psaume 87, 5. En s'adressant aux communautés ou villes voisines, Sion en 4, 9. 14. 29, leur parle comme à des témoins de l'exil de ses enfants, et donc de sa douleur. A propos du verset 4, 15 de notre page, voir Deutéronome, 28, 49 - 50. Le message prophétique de consolation à Jérusalem (4, 30 à 5, 9) s'inspire beaucoup des livres 2 et 3 d'Isaïe (Isaïe, 40 - 66). |
Jésus a pleuré sur Jérusalem, en s'adressant à elle comme une "Mère", dont il a voulu rassembler les enfants. Mais, à la différence du message de Baruch, il la rend responsable de leur attitude : Lc 13:34- " Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants à la manière dont une poule rassemble sa couvée sous ses ailes..., et vous n'avez pas voulu ! Dès les Pères de l'Eglise des premiers siècles, cette image de Sion-Mère a été appliquée à l'Eglise, considérée comme l'ensemble des communautés croyantes. Déjà Paul identifiait sous le nom "d'Eglise", le "collectif" ou "l'ensemble" des membres d'une communauté locale, en envoyant ses lettres à "l'Eglise qui est à Corinthe... à Ephèse... etc." |
Seigneur Jésus, tu as souffert de l'incompréhension, du rejet, de ceux que tu voulais rassembler, et tu as prié avec insistance pour que ceux qui ont accepté de te suivre vivent, demeurent et progressent dans une profonde unité entre eux, comme avec le Père, par toi, dans l'Esprit Saint : apprends-moi à me considérer comme chargé de tous les frères et soeurs que tu places sur ma route, à favoriser tout ce qui peut les faire grandir en unité et générosité, ainsi que dans leur fidélité à Dieu, ton Père et notre Père. AMEN. |