17 Octobre 2010
Ephésiens 2.1 Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés, 2.2 dans lesquels vous marchiez autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l'air, de l'esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion. 2.3 Nous tous aussi, nous étions de leur nombre, et nous vivions autrefois selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres... 2.4 Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, 2.5 nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ (c'est par grâce que vous êtes sauvés); 2.6 il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus Christ, 2.7 afin de montrer dans les siècles à venir l'infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus Christ. 2.8 Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. 2.9 Ce n'est point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie. 2.10 Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus Christ pour de bonnes oeuvres, que Dieu a préparées d'avance, afin que nous les pratiquions. |
L'adresse de cette Lettre "aux Ephésiens" ne figurant dans la plupart des meilleurs manuscrits, cette "Lettre" ne semble pas avoir été destinée à une Eglise particulière. La comparaison de cette "Lettre" avec l'épître de Paul aux Colossiens fait apparaître la grande similitude de nombreux passages. On en a conclu que l'auteur d'"Ephésiens" a utilisé "Colossiens", au moins en partie, pour écrire son texte. Il est donc légitime de nous demander si nous nous trouvons devant une "lettre", ou, de préférence, devant une belle méditation résumant le coeur de la pensée de Paul, qui aurait été mise artificiellement enforme de "lettre" par l'ajout d'une introduction et d'une conclusion épistolaires. L'on s'accorde aujourd'hui pour penser que ce document n'a pas été écrit par Paul, et qu'il appartient à la 2ème génération d'écrits mis sous son nom. Un disciple et admirateur de Paul l'aurait donc rédigé, après la mort de l'apôtre, dans les années 70 ou 80, et en se servant de "Colossiens" comme canevas et modèle, pour célébrer la foi et le ministère apostolique de Paul. Entre l'introduction et les salutations d'usage (1, 1 - 2) et la conclusion (6, 21 - 24), se trouvent 2 grandes parties : - une grande prière et une méditation (1, 3 - 3, 21)sur Dieu et son projet, centré sur le Christ et réalisé par lui, de nous donner d'avoir part à sa vie, dans la communauté écclésiale, - une partie exhortative (4, 1 - 6, 20), nous présentant l'Eglise sous l'image privilégiée de "Corps" du Christ, avec ses ministres, et sa manière d'être présente au monde par les croyants qui "marchent dans la lumière" du Christ ressuscité. |
Paul rappelle ici que l'adhésion au Christ dans la conversion est un passage de la mort à la vie qu'ont effectué tous les croyants, aussi bien Juifs ("nous tous d'ailleurs"), que les païens ("vous"). Ensuite, dans les versets 4 - 10, il reprend en très grande partie le message qu'il avait largement développé dans ses lettres aux Galates et aux Romains : Dieu nous sauve tout-à-fait gratuitement en sa grâce et sa miséricorde, sans que nos "oeuvres" ou engagements personnels y soient pour quelque chose, sauf à être les fruits du don de Dieu, épanoui en nous. Ce salut qui nous est ainsi accordé est déjà notre entrée dans le mystère, qui nous est communiqué, de la résurrection du Christ et de la fin des temps, mystère "déjà là" pour nous aujourd'hui en sa réalité inaugurée. Ce qui fait dire à Paul que nous sommes ressuscités avec le Christ, ayant part mystérieusement à son ascension céleste. |
Relire à ce sujet : Romains, 3, 19 - 20. 27 - 31; 5, 6. 8 - 10. 30 - 32; 6, 5 - 11; 7, 7 - 11; 11, 30 - 32; Galates, 2, 15 - 16. Avec toutefois cette nuance que Paul parle maintenant de cette oeuvre-action de Dieu comme d'une réalité présente déjà accomplie, alors que dans ses grandes lettres précédentes, elle était présentée comme en cheminement vers un accomplissemnt futur. De plus, nos oeuvres humaines dont Paul fait ici état pour en souligner l'impuissance vers le salut, ne sont plus seulement les oeuvres de la Loi Juive, mais toutes les productions de nos efforts humains, quels qu'il soient. |
Comment vivre cela concrètement ? Les Pères de l'Eglise et tous les grands auteurs spirituels se sont tous, d'une manière ou d'une autre, penchés sur ce double appel de Dieu à nous réaliser, tout en nous abandonnant à lui. Citons à titre d'exemple le conseil fameux d'Ignace de Loyola, fondateur des Jésuites : "Faire comme si tout dépendait de moi, et prier dans l'humilité car tout dépend de Dieu". |
Seigneur Jésus, tu nous as donné la clé des béatitudes, que Paul nous redit à sa façon dans ce passage : apprends-moi, dans ton Esprit Saint, à devenir toujours plus pauvre de moi pour être riche seulement de toi qui me saisis et me transformes à ton image. AMEN. |