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Le blog de l'Abbé Benoît

Un blog qui donne de vivre joyeusement sa foi en Dieu Trinité. Faire connaître, aimer, adorer, louer Dieu en tout tant et en toute circonstance et vivre constamment dans l'action de grâce.

VENDREDI SAINT - 2e lecture

DE LA LETTRE AUX HEBREUX :


He 4:14- Ayant donc un grand prêtre souverain qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, tenons ferme la profession de foi.
He 4:15- Car nous n'avons pas un grand prêtre impuissant à compatir à nos faiblesses, lui qui a été éprouvé en tout, d'une manière semblable, à l'exception du péché.
He 4:16- Avançons-nous donc avec assurance vers le trône de la grâce afin d'obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour une aide opportune
...
He 5:7- C'est lui qui, aux jours de sa chair, ayant présenté, avec une violente clameur et des larmes, des implorations et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé en raison de sa piété,
He 5:8- tout Fils qu'il était, apprit, de ce qu'il souffrit, l'obéissance ;
He 5:9- après avoir été rendu parfait, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent principe de salut éternel,


POUR RUMINER LA PAROLE :

1. SITUATION.

Parmi les oeuvres attribuées à Paul se trouve ce long traité célébrant la personne et l'oeuvre de Jésus Christ, et encourageant la fidélité à son Alliance. Ce document est un chef d'oeuvre dans le genre des premières homélies chrétiennes.

Cependant, les différences très nettes de style et de théologie entre ce document et les oeuvres de Paul reconnues par tous comme étant de lui, font qu'on ne peut attribuer à Paul cette Lettre aux Hébreux. Son auteur demeure donc pour nous anonyme.

Il est tout aussi difficile de dater exactement cette homélie. Elle est certainement antérieure à la 1ère Lettre de Clément de Rome aux Corinthiens, qui la cite, et qui, elle-même, ne semble pas être postérieure à l'an 110. Ce qui nous laisse, pour la composition de la Lettre aux Hébreux, une plage qui va de 50 à 90 de notre ère chrétienne, avec, peut-être, une préférence pour les années juste avant 70, compte tenu des nombreuses allusions au Temple de Jérusalem qui s'y trouvent, et de la date de destruction du Temple par les armées romaines, en 70.

Il semble assez probable que cette homélie aurait été adressée à des communautés chrétiennes d'Italie (voir Hébreux, 13, 24).

Dans cette homélie se suivent assez régulièrement des exposés doctrinaux et des exhortations. Tout le message en est centré sur le portrait du Christ, cause et source du salut, et modèle de notre conduite (2, 10; 5, 9; 9, 14; 12, 1 - 2). Les exhortations invitent à tenir bon dans la fidélité au message reçu (confession de foi, partenariat avec le Christ, et comportements que cela implique), ainsi qu'à progresser dans l'attachement au Christ, et dans l'endurance face aux défis du monde.

Cette homélie se déploie selon un plan très rigoureux : après un exorde sur la Parole définitive de Dieu en l'envoi de son Fils ( 1, 1 - 4), et avant la conclusion finale (13, 18 - 25), se succèdent 5 grandes parties :

1) Situation du Christ face à Dieu et aux hommes, finalement définie comme celle d'un "Grand Prêtre" (1, 5 - 2, 18),
2) Le Christ est prêtre, en tant qu'accrédité à la fois auprès de Dieu et des hommes (3, 1 - 5, 10),
3) Le Christ, Grand Prêtre des temps nouveaux, et prêtre d'un genre nouveau, donne accès au véritable sanctuaire, en pardonnant les péchés (5, 11 - 10, 39),
4) Ce qui est requis des chrétiens : la foi et l'endurance (11, 1 - 12, 13),
5) Tableau de l'existence chrétienne, présentée comme engagement sur le chemin de la sainteté et de la paix (12, 14 - 13, 17).

A noter que chacune de ces parties est annoncée lors de la fin de la précédente : 1, 4; 2, 17; 5, 10; 10, 36 - 39; 11, 12 - 13.


Notre page se situe à la fin de la 2ème partie de cette homélie, où nous est présentée la double solidarité du Christ, qui est, d'une part, pleinement accrédité auprès de Dieu (3, 1 - 6), et d'autre part, totalement de plein pied avec les hommes que nous sommes (4, 15 - 5, 10). Ces deux affirmations sont séparées par une longue exhortation à la fidélité chrétienne (3, 7 - 4, 14).


2. MESSAGE.

Jésus, Grand Prêtre unique, qui, par sa résurrection et son ascension, a pénétré jusqu'aux cieux, est, en même temps, celui qui a partagé les expériences, les épreuves et les souffrances de notre humanité en tous points, à l'exception du péché, qu'il n'a pas connu. Il est donc bien à la fois au niveau de Dieu, et à notre niveau, si bien que nous pouvons nous adresser à lui en toute confiance pour qu'il nous prenne en charge et nous assure le salut de Dieu.

La 2ème partie de notre page, après une interruption, nous rappelle la prière d'agonie de Jésus qui s'est trouvée exaucée à un autre niveau que celui de sa demande précise initiale. En effet, Jésus a bien bu la coupe de sa passion et de sa mort, qu'il avait souhaité ne pas boire s'il était possible, mais il a été exaucé en sa résurrection.

D'où l'importance de son attitude intérieure unique d'obéissance à la volonté du Père en disant "OUI" jusqu'au bout à sa mission d'annoncer le Royaume de Dieu comme accompli en sa Parole, ses gestes de miséricorde, et son témoignage toujours rendu à la Vérité de Dieu. C'est ainsi que nous sommes sauvés par lui, que nous avons à imiter dans une capacité d'obéir à Dieu que nous recevons de lui, dans l'Esprit Saint.


3. DECOUVERTES.

L'exhortation centrale de cette 2ème partie de la Lettre aux Hébreux (3, 7 - 4, 14) est pour nous une invitation à être fidèle, dans l'imitation de la fidélité de Jésus. Elle se conclut en nous présentant ici Jésus revêtu de miséricorde : n'hésitons donc pas à nous avancer vers lui en pleine assurance.

L'auteur s'inspire de la tradition de la prière de Jésus à Gethsémani (Marc, 14, 32 - 43), dans laquelle Jésus demande d'être sauvé de la mort. Cependant, le grand cri et les larmes dont il est fait ici mention viennent d'une autre tradition, celle de psaumes comme le psaume 22, 1 - 2. 24 ou le psaume 116, 8.

La prière de Jésus est dite exaucée en raison de sa soumission à la volonté du Père. Jésus nous est présenté comme un modèle d'obéissance (voir Hébreux, 10, 5 - 10 et 12, 1 - 3). Cette soumission nous est interprétée omme une attitude parfaite qui seule peut nous sauver.


4. PROLONGEMENT.

Textes qui peuvent nous aider à prolonger notre méditation sur la mort de Jésus :



Ph 2:5- Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus :
Ph 2:6- Lui, de condition divine, ne retient pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu.
Ph 2:7- Mais il s'anéantit lui-même, prenant condition d'esclave, et devenant semblable aux hommes. S'étant comporté comme un homme,
Ph 2:8- il s'humilia plus encore, obéissant jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix !
Ph 2:9- Aussi Dieu l'a-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom,
Ph 2:10- pour que tout, au nom de Jésus, s'agenouille, au plus haut des cieux, sur la terre et dans les enfers,
Ph 2:11- et que toute langue proclame, de Jésus Christ, qu'il est SEIGNEUR, à la gloire de Dieu le Père.


1P 2:20- ... Mais si, faisant le bien, vous supportez la souffrance, c'est une grâce auprès de Dieu.
1P 2:21- Or, c'est à cela que vous avez été appelés, car le Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un modèle afin que vous suiviez ses traces,
1P 2:22- lui qui n'a pas commis de faute - et il ne s'est pas trouvé de fourberie dans sa bouche ;
1P 2:23- lui qui insulté ne rendait pas l'insulte, souffrant ne menaçait pas, mais s'en remettait à Celui qui juge avec justice ;
1P 2:24- lui qui, sur le bois, a porté lui-même nos fautes dans son corps, afin que, morts à nos fautes, nous vivions pour la justice ; lui dont la meurtrissure vous a guéris.
1P 2:25- Car vous étiez égarés comme des brebis, mais à présent vous êtes retournés vers le pasteur et le gardien de vos âmes.


Seigneur Jésus,
en contemplant le mystère de ton passage au Père en ta passion, ta mort et ta résurrection,
nous mesurons à quel point Dieu a fait pour nous le maximum, nous a vraiment tout donné
de ce qu'il pouvait nous transmettre, en t'envoyant près de nous,
au terme de l'histoire, vivre une mission de service, de disponibilité, d'abandon,
et donc, en ce sens, selon une obéissance et une fidélité qui transforment notre coeur,
et nous rendent conformes à ton attitude profonde de relation au Père :
donne-moi de me laisser ainsi renouveler par toi jusqu'aux racines de mon être. AMEN.
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