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Le blog de l'Abbé Benoît

Un blog qui donne de vivre joyeusement sa foi en Dieu Trinité. Faire connaître, aimer, adorer, louer Dieu en tout tant et en toute circonstance et vivre constamment dans l'action de grâce.

Vendredi 23ème semaine ordinaire - Evangile

DE L'EVANGILE DE LUC :


Lc 6:39- Il leur dit encore une parabole : " Un aveugle peut-il guider un aveugle ? Ne tomberont-ils pas tous les deux dans un trou ?
Lc 6:40- Le disciple n'est pas au-dessus du maître ; tout disciple accompli sera comme son maître.
Lc 6:41- Qu'as-tu à regarder la paille qui est dans l'œil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas !
Lc 6:42- Comment peux-tu dire à ton frère : "Frère, laisse-moi ôter la paille qui est dans ton œil", toi qui ne vois pas la poutre qui est dans ton œil ? Hypocrite, ôte d'abord la poutre de ton œil ; et alors tu verras clair pour ôter la paille qui est dans l'œil de ton frère.


POUR RUMINER LA PAROLE :

1. SITUATION.

Luc est l'auteur d'une oeuvre en deux volumes qui se suivent, et sont écrits pour être lus en suivant : l'Evangile, et les Actes des Apôtres. Luc nous est régulièrement présenté comme disciple et accompagnateur de Paul, bien que nous ne trouvions rien dans son oeuvre des grands thèmes théologiques développés dans les Epîtres de Paul.

Luc a écrit ses 2 Livres entre les années 80 et 90 de notre ère, soit plus de 50 ans après la mort de Jésus, 30 ans après les lettres authentiques de Paul, et quelque 20 ans après l'Evangile de Marc. Ce qui ne veut pas dire que les traditions qu'il reprend ne sont pas aussi anciennes que celles de ceux qui ont écrit avant lui. Cela indique toutefois qu'il s'adresse à des communautés chrétiennes déjà différentes, pour leur annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus.

Son Evangile se déroule en huit étapes :

- un Prologue (Luc, 1, 1 - 4) au destinataire de cet Evangile, un certain Théophile, dont nous ne savons rien par ailleurs, Prologue auquel fait écho le Prologue des Actes des Apôtres (Actes, 1, 1 - 5).
- un résumé de toute la Bonne Nouvelle de Jésus, en qui toutes les promesses de Dieu sont accomplies, autour du thème de son Enfance (Luc, 1, 5 - 2, 52).
- la préparation de son ministère public (Luc, 3, 1 - 4, 13).
- le ministère de Jésus en Galilée (Luc, 4, 14 - 9, 50).
- le voyage de Jésus vers Jérusalem (Luc, 9, 51 - 19, 27).
- le rejet de Jésus par Jérusalem (Luc, 19, 28 - 21, 38).
- le dernier repas de Jésus et sa mise au rang des pécheurs dans sa condamnation et son éxécution (Luc, 22, 1 - 23, 56a).
- la victoire décisive de Jésus, sa promesse de l'Esprit et son ascension (Luc, 23, 56b - 24, 53).



Nous continuons d'accompagner ici Jésus au cours de son ministère public en Galilée.

Depuis le verset 12 de ce chapitre 6, et jusqu'au verset 49, nous assistons à ce grand épisode du discours de Jésus dans la plaine, discours que Jésus a précédé du choix de ses Douze apôtres, entouré desquels il est descendu solennellement de la montagne où il venait de les désigner.


2. MESSAGE.

Dans la continuité du discours que Luc lui fait prononcer dans la plaine (6, 12 - 49), Jésus nous propose maintenant deux paraboles : celle des deux aveugles qui ne peuvent se guider l'un l'autre, et celle de la paille et de la poutre.

On ne peut avancer sûrement sur un chemin que si l'on dispose de la lumière suffisante, et, si l'on est aveugle, que si l'on est guidé par quelqu'un qui voit suffisamment clair.

S'il est ainsi évident qu'un aveugle ne peut donc conduire un aveugle, il en va de même en ce qui concerne le Royaume de Dieu : un disciple ne peut sûrement guider un autre disciple et remplacer son maître, à moins qu'il n'ait été formé par ce dernier, et rendu capable de se substituer à lui.

De même, si l'on n'est pas capable de discerner la poutre dans notre oeil, ou quelque gros obstacle qui nous gêne, comment pouvons-nous prétendre discerner un infime détail, une "paille" dans l'oeil du voisin ? Prétention énormément ridicule et stupide de celui qui ne se rend pas compte qu'en réalité il est aveugle, ou ne veut pas le reconnaître, car telle est bien la vérité que Jésus cherche à nous faire comprendre : sur la route du Royaume qu'il nous annonce nous ne pouvons rien faire de nous-mêmes et sans lui, nous sommes aussi incapables d'avancer que des aveugles !

Il nous est donc toujours absolument interdit de juger qui que ce soit, car nous n'en avons pas la moindre capacité, le jugement, ou l'appréciation de ce qui est essentiel pour la qualité de la vie d'un homme, n'appartenant qu'à Dieu, qui seul peut sonder nos coeurs.



3. DECOUVERTES.

Cette page nous confirme qu'il s'agit bien, dans tout ce discours, de chercher à vivre de la vie même de Jésus, donc de lui ressembler le plus possible, en se laissant former, transformer et conduire par sa Parole et son Esprit.


4. PROLONGEMENT.

Ce message traverse tout le Nouveau Testament : de même que Jésus ne se situe que par rapport au Père, ne cherche que le vouloir du Père, ne fait rien de lui-même et reçoit tout du Père, il en va ainsi pour nous : hors de Jésus nous ne pouvons rien faire, et c'est par sa présence en nous de Ressuscité en son Esprit Saint que nous devons désormais vivre et avancer sur le chemin que lui seul "est" vers Dieu son Père et notre Père :

Jn 5:19- Jésus reprit donc la parole et leur dit : " En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, qu'il ne le voie faire au Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement.
Jn 5:20- Car le Père aime le Fils, et lui montre tout ce qu'il fait ; et il lui montrera des œuvres plus grandes que celles-ci, à vous en stupéfier.
Jn 5:21- Comme le Père en effet ressuscite les morts et leur redonne vie, ainsi le Fils donne vie à qui il veut.
Jn 5:22- Car le Père ne juge personne ; il a donné au Fils le jugement tout entier,
...
Jn 5:30- Je ne puis rien faire de moi-même. Je juge selon ce que j'entends : et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé.

Jn 9:39- Jésus dit alors : " C'est pour un discernement que je suis venu en ce monde : pour que ceux qui ne voient pas voient et que ceux qui voient deviennent aveugles. "
Jn 9:40- Des Pharisiens, qui se trouvaient avec lui, entendirent ces paroles et lui dirent : " Est-ce que nous aussi, nous sommes aveugles ? "
Jn 9:41- Jésus leur dit : " Si vous étiez aveugles, vous n'auriez pas de péché ; mais vous dites : Nous voyons ! Votre péché demeure. "


Il nous est donc absolument interdit de juger qui que ce soit d'entre nos frères ou nos soeurs, même s'il nous arrive de constater des comportements de leur part qui nous semblent objectivement répréhensibles :


Rm 2:1- Aussi es-tu sans excuse, qui que tu sois, toi qui juges. Car en jugeant autrui, tu juges contre toi-même : puisque tu agis de même, toi qui juges,
Rm 2:2- et nous savons que le jugement de Dieu s'exerce selon la vérité sur les auteurs de pareilles actions.
Rm 2:3- Et tu comptes, toi qui juges ceux qui les commettent et qui les fais toi-même, que tu échapperas au jugement de Dieu ?
Rm 2:4- Ou bien méprises-tu ses richesses de bonté, de patience, de longanimité, sans reconnaître que cette bonté de Dieu te pousse au repentir ?

Rm 14:4- Toi, qui es-tu pour juger un serviteur d'autrui ? Qu'il reste debout ou qu'il tombe, cela ne concerne que son maître ; d'ailleurs il restera debout, car le Seigneur a la force de le soutenir
Rm 14:5- Celui-ci préfère un jour à un autre ; celui-là les estime tous pareils : que chacun s'en tienne à son jugement

Jc 4:11- Ne médisez pas les uns des autres, frères. Celui qui médit d'un frère ou qui juge son frère, médit de la Loi et juge la Loi. Or si tu juges la Loi, tu n'es pas l'observateur de la Loi, mais son juge.
Jc 4:12- Il n'y a qu'un seul législateur et juge, celui qui peut sauver ou perdre. Et toi, qui es-tu pour juger le prochain ?



Seigneur Jésus,
tu n'as jamais cessé de regarder le Père, de ne parler et d'agir qu'à partir de lui,
de ce qu'il te proposait ou te révélait de sa volonté et de son dessein de salut,
qu'il t'avait chargé de mener à son terme définitif en manifestant, en tous tes comportements,
à quel point Dieu savait se quitter, se donner, se mettre à notre niveau comme serviteur,
selon une disponibilité-pauvreté qui représente sa suprême richesse :
donne-moi de ne pas te quitter ni du regard ni de la pensée,
et de chercher toujours à te suivre en tous points comme un disciple,
toi dont je suis appelé à reproduire l'image de "fils" et de "frère" dans la force de ton Esprit Saint. AMEN.
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